Top départ pour la première édition de Contre-sens, un nouveau rendez-vous de théâtre international engagé

Au programme de Contre-sens, centré sur la ville de Lyon et proposé par le festival Sens Interdits créé en 2009 avec un bilan très positif : quatre spectacles et un spectacle-concert, des débats, lectures dont une matinée en duplex avec Gaza… pour tenter de mieux comprendre les causes des conflits et les cheminements de la violence.

Photo : Sens Interdit

Le festival Sens Interdits, fondé à Lyon en 2009 par Patrick Penot, se construit autour des problématiques de mémoires, d’identités et de résistances. Le festival ouvre une fenêtre sur le monde tous les deux ans. Il invite des artistes dont la démarche singulière les conduit à affronter passé et présent, au moyen de l’arme la plus artisanale qui soit, le théâtre. Il s’agit alors d’un théâtre de l’urgence, d’un théâtre de nécessité, d’un théâtre profondément politique et pourtant éloigné de toute idéologie et de toute propagande. Un projet qui dit oui au théâtre qui dit non !

Patrick Penot explique sur le site de Sens Interdits le besoin de cette nouvelle initiative de rendez-vous théâtral. « Partout les digues ont sauté et le pire est devenu quotidien : invasion, massacres, génocides, droits bafoués, féminicides sans frontières, pandémies, dérèglement climatique… Sinistre et décourageante litanie ! Il y a pourtant de si belles et courageuses résistances, tant de clés fabriquées pour décoder ce monde si violent, tant d’éclairages futés et malicieux pour revisiter l’Histoire et tant d’audacieuses tentatives de partages… »

Adieu mélancolie

Création 2022 : texte de Luo Ying, mise en scène de Roland Auzet. Cette fresque multilingue est née de la rencontre entre Roland Auzet et le poète chinois Luo Ying, qui a participé activement à la Révolution culturelle. Un spectacle choral rassemblant 30 interprètes venus de Chine, France ou Taïwan. Durée : 1 h 50 – En français et chinois surtitres. 19 et 21 octobre – 20 h et 20 octobre – 19 h 30 -Théâtre de la Croix-Rousse.

Sonny

Texte et performance Nataša Živković. Entre l’Albanie, le Kosovo, la Serbie et le Monténégro, certaines femmes, pour remplacer un frère tombé à la guerre ou pour refuser un mariage arrangé, devenaient « l’homme de la famille » en échange d’une totale abstinence sexuelle, de l’abandon de la maternité et de toute féminité. Nataša Živković nous confie leurs paroles et transforme une tradition séculaire et patriarcale en espace de subversion. Durée : 40 min – Serbe surtitré en français – 19, 20 et 21 octobre – 20 h. Maison des Passages (Nomades du Théâtre du Point du Jour) 

Imperium delendum est (L’Empire doit mourir) – Mise en scène Dymytro Zakhozhenko. À l’heure où la guerre en Ukraine gronde toujours aux portes de l’Europe, à la fois proche géographiquement et lointaine dans la réalité du quotidien, Imperium Delendum Est nous confronte aux témoignages de ces femmes blessées et battantes qui hurlent et chantent leur soif de vivre et leurs rêves. Une rage mélancolique qui entremêle poèmes écrits sur le vif au lendemain de l’invasion et articles de la Convention de Genève, bafouée et piétinée par la Russie. Durée : 1 h – En ukrainien surtitres en français – À partir de 16 ans. Dimanche 23 octobre – 18 h au Théâtre National Populaire – TNP – Lundi 24 octobre – 20 h à La Comédie de Saint-Étienne – Mardi 25 octobre – 20 h à La Comédie de Valence CDN Drôme-Ardèche 

Y aller voir de plus près

Conception Maguy Marin – S’appuyant sur le récit La guerre du Péloponnèse de l’historien grec Thucydide, philosophe et historien grec, Maguy Marin ouvre une interrogation sur notre façon d’aborder des évènements aux conséquences dramatiques, et propose de nous pencher sur les mécanismes qui font, aujourd’hui encore, plonger une société d’hommes et de femmes dans la violence et la barbarie. Durée : 1 h 30 – 25 au 28 octobre – 20 h et 29 octobre – 16 h – Ramdam, un centre d’art 

Koulounisation

Texte, mise en scène et jeu Salim Djaferi – Soixante ans après les accords d’Évian qui ont mis fin à la Guerre d’Algérie, Salim Djaferi mène l’enquête, charge et décharge les mots du colonialisme au fur et à mesure qu’il compose avec d’autres récits, d’autres mots, les siens. Son regard documenté nous indique les failles du nôtre et révèle les indices que notre Histoire a laissés au creux de notre langue. Durée : 1 h 15 – 26, 27, 28 et 29 octobre – 20 h 30 et 30 octobre – 16 h 30 – Célestins, Théâtre de Lyon

Retrouvez toute la programmation sur le site de Sens Interdits