« Petite fleur » du réalisateur argentin Santiago Mitre en salle depuis le 8 juin dernier

Le couple, l’amour et la vie de famille sont de bien belles aventures que vivent José et Lucie. Jusqu’au jour où l’ennui s’installe. Lucie consulte alors un psy pour sauver leur couple. De son côté, José vient me voir, moi, Jean-Claude, leur voisin. Ensemble, nous lançons une nouvelle thérapie. Trinquer, danser et jouer au meurtrier tous les jeudis : la nouvelle recette du bonheur !

Photo : Allociné

Rencontre avec le réalisateur : « Le film ,explique le réalisateur argentin Santiago Mitreest tiré d’un roman d’un auteur argentin que j’aime beaucoup, Iosi Havilio, et l’histoire suggère que le personnage principal vit dans un lieu éloigné de sa ville d’origine. José accueille son premier enfant avec sa compagne dans un endroit où il ne se sent pas tout à fait à l’aise. Le récit nous montre son déracinement : il doit se débrouiller dans une langue qu’il parle à peine, alors qu’il ne se consacre plus qu’aux tâches ménagères et à l’éducation de sa fille. Un jour, José assassine son nouveau voisin, Jean-Claude, et deux jours plus tard, celui-ci est à nouveau bien vivant, comme s’il ne lui était jamais rien arrivé. La situation se répète chaque semaine… En travaillant l’adaptation du roman, j’ai trouvé que le ton et l’histoire, notamment les éléments fantastiques du récit, rappelaient l’étrangeté des films que certains cinéastes sud-américains, comme Raúl Ruiz ou Hugo Santiago, ont tournés en France. J’ai donc écrit en pensant à la France. Il va sans dire que le cinéma français a tenu une place importante dans mon parcours de cinéaste. » « Faire de José un auteur de BD, nous aidait à nous sentir plus proches de lui, de ce qu’il pouvait ressentir, de ses frustrations et de la façon dont son imagination l’aide à supporter les moments durs.  Il ne s’agissait pas de faire un film gore, il fallait que ces moments soient graphiques et ludiques à la fois, qu’ils constituent une sorte de leitmotiv absurde et drôle tout au long du film. »

 Le film a été tourné à Clermont-Ferrand avec la participation de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. La distribution est très bonne : Melvil Poupaud semble sorti d’un cartoon. Sergi López est un gourou à la Jodorowski, Vilma Pons est une épouse qui a du mal à élever sa fille, et Daniel Hendler est un très bon José qui a besoin de s’échapper de ce monde auquel il a du mal à s’adapter. 

Le réalisateur Santiago Mitre est né à Buenos Aires en 1980. Après des études de cinéma et la réalisation d’un premier film, il devient scénariste. En 2011, il réalise El Estudiante, puis Paulina en 2015, œuvre extraordinaire, couverte de prix, Son troisième film El Presidente est réalisé en 2017. Petite fleur, qui doit son titre à la musique  de Sidney Bechet est sur les écrans depuis le 8 juin.

Alain LIATARD

Durée : 1 h 38 – Version : VFComédie, thriller. Réalisé par Santiago Mitre. Avec : Melvil Poupaud, Daniel Hendler, Vimala Pons, Sergi Lopez, Françoise Lebrun.