La Belgique a accordé le 15 avril dernier l’asile politique à l’ancien président équatorien Rafael Correa évitant ainsi son extradition vers l’Équateur. 

La Belgique, où il s’est réfugié depuis 2017 et où il exerce comme professeur d’économie, est le pays dont est originaire son épouse Anne Malherbe avec qui Rafael Correa a trois enfants. En juin 2018, alors qu’il fait l’objet d’un mandat d’arrêt, l’ex-président avait demandé l’asile.

 Photo : Tribuna Diplomatica

Pendant le dernier mandat de Rafael Correa  (2007-2017) , le journaliste cybermilitant et lanceur d’alerte australien Julien Assange avait trouvé refuge à l’ambassade d’Équateur à Londres le 19 juin 2012 où il est resté jusqu’à avril 2019. L’ancien président de gauche a été jugé pour sa participation à un vaste réseau de corruption pendant son mandat sur des fait datant de 2012 à 2016. Les autres condamnés dans cette affaire sont des ex-ministres, des chefs d’entreprise, une parlementaire et l’ancien vice-président Jorge Glas. Ce dernier purge une peine de six ans de prison pour avoir reçu des pots-de-vin de la firme brésilienne de BTP Odebrecht. Le cas Odebrecht avait éclaboussé des personnalités politiques de nombreux pays d’Amérique du Sud.

La justice équatorienne a confirmé le 7 avril dernier en appel la condamnation à huit ans de prison prononcée à l’encontre de Rafael Correa pour corruption et son inéligibilité pour une période de 25 ans. La Cour nationale de justice a aussi rejeté les recours des 18 personnes condamnées dans le cadre de cette affaire. Rafael Correa avait été jugé par contumace en septembre 2020. 

L’ancien président Correa déclare son innocence et dénonce un complot fomenté par Lenín Moreno, son ancien rival et son ex-vice-président l’ayant succédé au pouvoir en 2017. À l’issue de sa présidence, Rafael Correa devient le principal opposant de Moreno. Il est ensuite appelé à comparaître à plusieurs reprises devant la justice. Depuis juillet 2017, il réside en Belgique où il a demandé et obtenu l’asile politique.

Le Commissariat général des réfugiés et apatrides de Belgique a décidé le 15 avril dernier d’accorder le statut de réfugié au sens de la Convention de Genève à Rafael Correa. 

En Équateur, le président de la Cour nationale de justice, Ivan Saquicela, a annoncé ces derniers jours avoir signé la veille du 15 avril « l’ordre initiant le processus d’extradition, comme cela correspond à la loi », de Rafael Correa. L’étape suivante se fera « au niveau diplomatique, les mesures nécessaires seront prises pour que se concrétise l’extradition », a-t-il déclaré à la chaîne de télévision Teleamazonas.

La défense de Rafael Correa a été semble-t-il plus rapide que la justice équatorienne et l’ex-président Correa échappe ainsi à l’extradition, ayant été reconnu réfugié sept jours avant que la Cour de justice équatorienne annonce le 22 avril l’ordre d’extradition. 

Olga BARRY