Le nouvel album Desligado de Toninho Almeida, résultant d’une longue période d’introspection, sera disponible le 20 juin 2021 sur toutes les plateformes digitales. Desligado ou dans la langue de Molière, déconnecté.
Photo : site officiel
Ce fut un confinement personnel avant le collectif. En juillet 2018 Toninho fait une introspection pour essayer de traduire le monde actuel. Desligado est né de la nécessité d’un arrêt, d’une pause. Toninho se sentait déconnecté, un peu perdu par rapport à la vitesse, la surproduction, la surenchère éternelle. Il a alors commencé à mettre en mot ce sentiment d’étrangeté, de dissonance, d’un besoin d’ailleurs et très vite l’album lui est apparu en Bossa Nova. Au fur et à mesure de l’écoute, on peut sentir une certaine légèreté qui va du titre Desligado, un pamphlet poétique de rejet de la société, jusqu’à Só silêncio, qui est une apologie du silence intérieur. Desligado n’est pas une forme de révolte ni une acceptation du bruit ambiant, mais plutôt un détour, une troisième voie entre – Fais ce que tu veux de Raul Seixas Les mots disent oui, les actes disent non de Gilberto Gil et une esquive de capoeira. Deux années se sont écoulées et le voilà reconnecté, sans l’être ou pas complètement à ce monde.
Un doux voyage en voix et guitare
Tout au long de l’album, l’artiste nous transporte avec comme seuls instruments, sa voix et sa guitare. Il nous propose ainsi du calme et de s’évader du bruit ambiant et loin du quotidien, dans un style musical épuré et voyageur. Les sonorités de la Bossa Nova lui sont apparues comme une évidence pour interpréter cet album autour de la déconnexion, des paroles comme « susurrées” aux creux de l’oreille, dans un tempo léger et une mélodie douce. Un autre aspect de la création de Desligado, déjà bien présent dans les disques précédents et dans la poésie de Toninho en général, le désir profond de ne pas tomber dans l’uniformité mélodique et harmonique, mais aussi de ne pas aller vers la tragédie quand il s’agit des paroles des chansons.
Des influences puisées de différents horizons artistiques
Toninho Almeida est né à Euclides da Cunha, une ville de l’intérieur de Bahia. Depuis son plus jeune âge, il est fasciné par l’expression artistique. À 17 ans, Toninho quitte son petit village et atterrit à Rio de Janeiro et frappé par le bouillonnement culturel urbain, l’artiste éclot. Ce fut le big bang, le méli-mélo total. Il découvre à ce moment-là la musique classique, la musique urbaine et underground. Vient ensuite São Paulo où il publie un recueil de poèmes, écume les scènes de théâtre et de musique avec ses compositions. Il fera entre autres des premières parties de Gilberto Gil, un des plus grands auteurs-compositeurs du Brésil. Toninho s’envole pour la France en 1990, il va à Paris puis à Lille. S’enchaînent plusieurs tournées en France, en Europe et au Brésil concrétisées par l’enregistrement de quatre albums : Violeta 41, Mitade, Deu Forró No Samba et Intact dans des styles divers tels que le Samba, l’Afro, le Funk, le Reggae, le Samba-Reggae, l’Afoxé et le Blues.
Mathias DUBIN
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