Les résultats sont sans appel. « La Libertad Avanza », le parti de Javier Milei, obtient un résultat que personne n’a vu venir. Il remporte 40,7 % des voix contre à peine 30 % pour le parti péroniste.
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Avec ce score, la députation à la chambre basse du parti présidentiel atteint 64 sièges sur les 127 qui étaient mis en jeu. Un nombre qui, avec les sièges déjà acquis lors des précédentes législatives, permet au président de compter sur plus d’un tiers du total. Le parti au pouvoir de M.Javier Milei, La liberté avance, a remporté plus de 40 % des voix aux élections nationales, renouvelant ainsi près de la moitié de la chambre basse du Congrès, selon les décomptes des médias locaux basés sur les chiffres des autorités électorales, avec plus de 97 % des votes comptabilisés.
Le parti de Milei a également remporté six des huit provinces qui ont voté dimanche pour renouveler un tiers du Sénat. Ces chiffres ont dépassé les prévisions des analystes pour le scrutin. En comparaison, les résultats ont montré que le mouvement d’opposition populiste de gauche, connu sous le nom de péronisme, a remporté plus de 31 % des voix, ce que des analystes ont décrit comme la plus mauvaise performance de l’alliance depuis des années. M. Milei a déclaré que son parti était passé de 37 sièges à la chambre basse du Congrès à 101 après le vote de dimanche. Au Sénat, il a annoncé que La Libertad Avanza avait gagné 14 sièges supplémentaires, pour finalement compter 20 sénateurs.
Ce bon résultat garantit à M. Milei un soutien suffisant au Congrès pour maintenir les vetos présidentiels, empêcher une procédure de destitution et mener à bien ses ambitieux projets de réformes fiscales et du travail dans les mois à venir. Au siège de son parti, dans le centre-ville de Buenos Aires, M. Milei a fait irruption sur scène et a entonné quelques paroles de la chanson de métal devenue son hymne : « Je suis le roi d’un monde perdu ! ».
Rayonnant sous les acclamations de ses partisans, il a interprété ces résultats comme la preuve que l’Argentine avait tourné la page des décennies de péronisme qui avaient terni la réputation du pays pour ses défauts de paiement répétés sur sa dette souveraine. « Le peuple argentin a laissé la décadence derrière lui et a opté pour le progrès », a affirmé M. Milei, remerciant « tous ceux qui ont soutenu les idées de liberté pour rendre à l’Argentine sa grandeur ».
Jamais des élections législatives argentines n’avaient suscité autant d’intérêt à Washington et à Wall Street, notamment après que le président américain Donald Trump a indiqué qu’il pourrait annuler une aide financière de 20 milliards US versée à son proche allié en Argentine, en difficulté financière, si M. Milei perdait dimanche face au mouvement d’opposition populiste de gauche. L’engouement suscité par l’élection à l’étranger ne s’est toutefois pas fait sentir en Argentine. Malgré le vote obligatoire, les autorités électorales ont signalé un taux de participation d’un peu moins de 68 % dimanche, parmi les plus bas enregistrés depuis le retour de la démocratie en 1983.
Plusieurs défis pour le pays
Javier Milei, un allié idéologique clé de Donald Trump, qui a réduit les dépenses publiques et libéralisé l’économie argentine après des décennies de déficits budgétaires et de protectionnisme, avait beaucoup à gagner des élections de dimanche. « Les élections ont été bien meilleures pour le gouvernement que ne le prévoyaient les sondages », a souligné l’analyste politique Sergio Berensztein. Mais, a-t-il averti, « c’est un coup de pouce qu’il convient de prendre avec prudence, car la situation reste difficile, tant sur le plan économique que politique ».
Le gouvernement de M. Javier Milei s’efforce d’éviter une crise monétaire depuis qu’une défaite majeure de l’opposition péroniste aux élections provinciales le mois dernier a semé la panique sur les marchés et a provoqué une chute du peso, entraînant l’intervention extraordinaire du Trésor américain. Bien que les coupes budgétaires aient considérablement fait baisser l’inflation, passant d’un pic annuel de 289 % en avril 2024 à seulement 32 % le mois dernier, de nombreux Argentins peinent encore à joindre les deux bouts.
La hausse des prix a dépassé celle des salaires et des retraites depuis que M. Milei a réduit les augmentations du coût de la vie. Les ménages paient plus cher l’électricité et les transports publics depuis que le président Milei a réduit les subventions. Le taux de chômage est aussi désormais plus élevé qu’à l’époque où le président a pris ses fonctions.
D’après les agences


