Après une remise de prix marquée par son absence, l’opposante au président vénézuélien Nicolas Maduro doit donner une conférence de presse jeudi matin dans la capitale norvégienne.
Opposante vivant dans la clandestinité, María Corina Machado compte bien retourner au Venezuela, a-t-elle déclaré jeudi depuis Oslo au lendemain de la cérémonie de remise de son Nobel de la paix. Lors d’une conférence de presse, elle a dénoncé jeudi « l’invasion » de son pays par « des agents russes, le Hezbollah et des gangs criminels ». Elle fera tout son possible pour rentrer au Venezuela et mettre fin à la « tyrannie ». L’opposante vénézuélienne María Corina Machado, qui a quitté son pays dans des conditions encore mystérieuses, s’est exprimée jeudi 11 décembre depuis Oslo au lendemain de la remise de son Nobel de la paix. Une cérémonie que l’opposante avait ratée mercredi, avant d’arriver finalement dans la nuit en Norvège.
« Je suis venue pour recevoir le prix au nom du peuple vénézuélien et je le rapporterai au Venezuela au moment adéquat », a déclaré à la presse l’opposante de 58 ans, qui vivait jusqu’alors cachée dans son pays, en visitant le Parlement norvégien. Il s’agit de sa première prise de parole en public depuis près d’un an. « Je ne dirai pas quand ni comment cela se fera mais je ferai tout (mon) possible pour pouvoir rentrer et aussi mettre fin à cette tyrannie très bientôt« , a-t-elle dit, assurant qu’il fallait « finir le travail » pour établir la démocratie dans son pays.
Être dans l’opposition au Venezuela et affronter le pouvoir du président Nicolas Maduro est « très dangereux », a-t-elle encore ajouté. « Tous ceux qui vivent au Venezuela et qui disent la vérité risquent leur vie. » La réapparition de l’opposante a lieu en pleine crise entre le Venezuela et les États-Unis, qui ont déployé depuis août une imposante flottille en mer des Caraïbes, officiellement pour lutter contre le narcotrafic, causant 87 morts. Le président vénézuélien Nicolas Maduro accuse Washington de vouloir le renverser pour s’emparer du pétrole de son pays. María Corina Machado, bête noire de Nicolas Maduro, est critiquée par certains pour la proximité de ses idées avec celles du président américain, auquel elle a dédié son Nobel, et soutient ce déploiement américain. Interrogée par un journaliste sur le risque éventuel d’une invasion américaine du Venezuela, Maria Corina Machado a répondu que le pays était « déjà envahi par des agents russes, le Hezbollah et des gangs criminels ».
L’opposante était entrée en clandestinité au Venezuela en août 2024, quelques jours après la présidentielle à laquelle elle avait été empêchée de participer. Mercredi, c’est sa fille Ana Corina qui a reçu en son nom le prix et a lu pour elle un discours de remerciements. Le comité Nobel a évoqué « un voyage en situation de danger extrême » en référence à l’absence de la lauréate. On ignore comment l’opposante a réussi à quitter le Venezuela, où la justice la recherche pour « conspiration, incitation à la haine et terrorisme », et comment elle compte faire pour éventuellement y retourner. Jeudi, elle a remercié tous ceux « qui ont risqué leur vie » pour lui permettre d’aller à Oslo.
D’après France24


