« L’homme apprivoisé » de l’écrivain hondurien Horacio Castellanos Moya

Horacio Castellanos Moya est né en 1957 à Tegucigalpa, au Honduras. Il grandit et fait ses études au Salvador et s’exile à partir de 1979 dans de nombreux pays. Il enseigne aujourd’hui à l’université de l’Iowa. Il a écrit douze romans, qui lui ont valu de nombreux prix, des menaces de mort et une reconnaissance internationale.  L’homme apprivoisé, son dernier roman, paraîtra le 12 mai 2023 aux éditions Métailié.

Photo : éditeur.

La vie d’Erasmo Aragón change soudainement quand il est faussement accusé d’abus sexuel. Il perd son travail dans une université américaine et ne peut plus renouveler son permis de séjour. Après une crise nerveuse il rencontre Josefin, une infirmière suédoise, à laquelle il s’accroche désespérément. Afin d’oublier son passé, ils démarreront une nouvelle vie ensemble à Stockholm, mais les fantômes latino-américains, la monotonie, la dépendance et les anxiolytiques feront ressurgir la paranoïa… 

Dans ce roman bref mais intense, Horacio Castellanos Moya, l’un des auteurs latino-américains les plus respectés et influents, revient à l’un de ses sujets centraux : le déracinement des hommes et des femmes qui ont subi la violence et qui n’arrivent à trouver refuge ni chez eux ni ailleurs. Le portrait précis et ironique d’un intellectuel condamné à l’errance. Un récit où la paranoïa et les souvenirs ensorcellent le lecteur. 

À noter qu’un autre de ses romans est actuellement en réédition chez Métailié : Moronga, qui a reçu le Prix Transfuge du Meilleur roman d’Amérique latine en 2018. Dans ce roman, José Zeledón, ex-guérillero, débarque à Merlow City, morne ville-campus du Wisconsin. Guerrier désœuvré devenu chauffeur de bus scolaire, il tente de réprimer ses instincts d’homme d’action. Erasmo Aragón, professeur d’espagnol paranoïaque, part à Washington pour consulter les archives de la CIA et tenter de résoudre l’énigme de l’assassinat du grand poète salvadorien Roque Dalton.  Ces deux survivants hantés par la guerre, inadaptés, solitaires, se désintègrent à petit feu dans un pays puritain obsédé par les armes et la surveillance permanente, auquel ils ne comprennent rien. 

D’après l’éditeur

L’homme apprivoisé de Horacio Castellanos Moya, traduit de l’espagnol (Salvador) par René Solis. Éditions Métailié, 128 p., 9,99€