“J’ai rêvé un autre monde” une exposition de photos des cérémonies guaranies du Chaco paraguayen à la Mairie du 7e à Paris

Le photographe paraguayen Luis Vera et Jean-Christophe Potton, qui a été un de nos invités des Belles Latinas pour ses romans La Piste Paraguay – Bernanos et Le Conseiller aux éd. Temporis, présentent du 24 mai au 2 juin à la mairie du 7e à l’exposition « J’ai rêvé un autre monde / Desde el otro lado ». Cet événement, organisé sous le patronage de l’ambassade du Paraguay à Paris, s’inscrit dans le cadre du programme de la Semaine de l’Amérique latine.

Photo : ABC Paraguay

L’Arete Guasú est une cérémonie traditionnelle des Amérindiens guaranis du Chaco. Les communautés se réunissent au cimetière pour déterrer les âmes des morts et les honorer pendant trois jours et trois nuits de danses, jeux et combats, avant de les reconduire au même cimetière où elles reposeront jusqu’à l’année suivante. Les devins et les prêtres ont le visage couvert par des masques qui représentent les défunts et dansent en cercle au son des flûtes et des tambours. Ils s’unissent à la communauté et aux visiteurs « paraguayens », manjuis et nivaclés. La danse, l’alcool de chicha, la répétition et la musique permanente pendant trois jours donnent une sensation d’unité et d’appartenance. L’Arete Guasú est un résumé possible de la vie, l’hommage au passé et aux ancêtres, la relation à la nature, la solidarité, la joie, la peine, la violence, l’optimisme et la vitalité d’une jeunesse résolument tournée vers le futur.

Le Chaco paraguayen étant difficile d’accès, les cérémonies de Santa Teresita et de Mariscal Estigarribia sont peu connues. Les photographes paraguayen Luis Vera et français Jean-Christophe Potton ont décidé de faire ensemble le chemin et partager l’expérience avec les communautés chaque année plus nombreuses qui font revivre ce moment si important. Dans l’éblouissement des couleurs, des formes et des mouve­ments, ils ont chacun vécu ces instants exceptionnels avec un regard différent en raison de leurs nationalités et passés différents. Les photos exposées en sont le témoignage. Elles sont aussi le témoignage d’une culture guaranie menacée qu’il convient de préserver, faite de syncrétisme et d’originalité. La vision du monde n’est pas la même à Santa Teresita et à Paris, chacune est une richesse.

L’exposition a été inaugurée dans le Cabildo de la República d’Asunción, avant d’être présentée à Mariscal Estigarribia et Filadelfia dans le Chaco paraguayen devant certains des participants aux cérémonies (ce voyage explique que certaines des photos soient un peu abîmées, car elles ont une histoire riche) et lors d’une exposition collective à l’Alliance française de Brasilia. C’est aujourd’hui la première fois qu’elle est montrée en France. Organisée par la Mairie du septième de Paris et l’ambassade du Paraguay en France, elle s’inscrit dans le cadre de la Semaine de l’Amérique latine.

D’après l’exposition