Honduras deux semaines après plongée dans le chaos d’une élection présidentielle

Les dysfonctionnements étaient pourtant connus avant le scrutin. Lors d’un test organisé quelques semaines plus tôt, seuls 36 % des bulletins d’entraînement avaient pu être traités par le système de dépouillement, selon Marlon Ochoa, membre du Conseil national électoral (CNE). Un signal d’alarme qui n’a pas été suivi d’effets suffisants et qui s’est confirmé le soir de l’élection. Les retards accumulés par l’organisme électoral, combinés aux défaillances techniques de l’entreprise chargée du système de transmission et de comptabilisation des votes, ont paralysé le processus. Le dépouillement a dû être interrompu puis repris, sous haute tension, dans un contexte de méfiance croissante entre les camps politiques.

La situation est d’autant plus explosive que le CNE est lui-même profondément politisé. Les luttes internes au sein de l’institution ont exacerbé les tensions à l’approche du scrutin, chaque décision étant interprétée à travers le prisme des intérêts partisans. Cette fragilité institutionnelle a nourri les accusations de manipulation et de manque de transparence. Dans la capitale, Tegucigalpa, la reprise du dépouillement se fait sous surveillance étroite, tandis que les résultats continuent d’être affichés progressivement sur les écrans du centre de presse électoral. Pour de nombreux Honduriens, l’attente prolongée renforce la défiance envers un système électoral déjà largement discrédité.

Alors que le pays attend toujours une clarification définitive des résultats, cette crise électorale met en lumière les failles structurelles de l’État hondurien. Entre incapacité technique, rivalités politiques et institutions affaiblies, le Honduras se retrouve confronté à une épreuve majeure pour sa stabilité démocratique.