C’est une histoire qui commence en pleine guerre froide, en 1964, quand dix musiciens maliens débarquent dans la Havane de Castro pour y étudier la musique. En brassant les sonorités ils deviennent le premier groupe afro-cubain de l’histoire : les Maravillas de Mali. Cinquante ans plus tard, entre Bamako et la Havane, nous partons à la recherche du maestro Boncana Maïga, son chef d’orchestre, avec le projet fou de reformer ce groupe de légende !
L’histoire commence en pleine guerre froide, en 1964, quand dix musiciens maliens débarquent dans la Havane de Castro pour y étudier la musique. En effet, le Mali socialiste veut se démarquer du colonialisme et Cuba veut s’implanter en Afrique. Les musiciens maliens seront très bien accueillis. En brassant les sonorités, ils deviennent le premier groupe afro-cubain de l’histoire : les Maravillas de Mali. Ils resteront à Cuba, se formant et jouant partout pendant une dizaine d’année. Après le coup d’Etat au Mali réalisé par Moussa Traoréils doivent rentrer chez eux. Ils espéraient ouvrir des conservatoires mais sont complètement ignorés. Seul Boncana Negra finira par partir à Abidjan pour y poursuivre sa carrière.
En 1999, Richard Minier, producteur musical, se met à la recherche des musiciens au Mali. Il en retrouve quatre, les six autres sont morts. Il arrive à contacter Boncana Maïga, le chef d’orchestre du groupe. Mais celui-ci ne veut pas retourner à Cuba. Le producteur parviendra à convaincre le maestro Boncana, le seul survivant, de lancer le projet fou de reconstituer le groupe de légende ! Toute la dernière partie tournée à Cuba est vraiment émouvante, les musiciens cubains retrouvant Boncana plus de quarante ans après.
Le film est intéressant car il montre la volonté de la jeune révolution cubaine de retrouver ses racines africaines et les musiciens maliens de s’intégrer parfaitement aux musiciens cubains. Ce film est aussi une quête personnelle : celle de Richard Minier qui s’emploie à reconstituer ce groupe musical. Il faudra 18 ans pour y parvenir.
Alain LIATARD
Africa Mia de Richard Minier et Edouard Salier. 1 h 18 min / Bande d’annonce.