Au Panama, un vaste mouvement de grève met en difficulté la production bananière

La réforme des retraites soutenue par le gouvernement panaméen actuel a provoqué une vague de contestations, particulièrement dans la province de Bocas del Toro à proximité du Costa Rica. Le mouvement de grève qui a débuté le 28 avril 2025 est mené par les syndicats et les communautés autochtones qui dénoncent une réforme pro entreprise et antisociale avec le relèvement de l’âge de la retraite et la privatisation partielle des prestations sociales.

Cette grève à durée indéfinie touche des secteurs variés dont la production bananière particulièrement. Après un mois de grève aux cours duquel la multinationale américaine Chiquita a licencié pas moins de 5000 travailleurs journaliers, l’entreprise a décidé de licencier ses 1600 derniers employés et de quitter le Panama début juin. En cause, la grève jugée illégale des travailleurs de l’usine Chiquita de Changuinola, près de la frontière avec le Costa Rica, avec des pertes estimées à 75 millions d’euros. 

Des expulsions violentes dans les plantations bananières de Chiquita se sont produites avec l’intervention de la police, il faut dire que celle qui était encore la United Fruit il y a un siècle – et à qui on doit l’expression « république bananière » –  a pour habitude de mater la contestation. 

On peut ainsi se poser la question si, faute d’investissements, les exportations de bananes panaméennes sont vouées à disparaître. Les exportations panaméennes de bananes concernent 4% des importations européennes seulement et moins de 1% des importations américaines. Cela représente tout de même plusieurs dizaines de milliers de tonnes de bananes et un pays pourrait venir au secours. C’est l’Equateur qui pourrait venir combler le vide laissé avec une production bananière excédentaire.

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