L’auteur a publié plusieurs livres, dont Les Petits Poissons rouge (éd. Du Seuil), Pour Jean-François Revel (éd. Plon, prix Renaudot essai) ou Le parapluie de Simon Leys (éd. Philippe Rey, grand prix de la critique).
Par sa mère, Pierre Boncenne descend d’une des familles les plus illustres de Colombie comptant, depuis le XIXe siècle, un nombre impressionnant de présidents, ministres, diplomates, écrivains. On doit réserver une place spéciale à un oncle, très cher, qui s’engagea dans la guérilla où il trouva la mort : le prêtre Camilo Torres, précurseur de la « théologie de la libération » et icône de la gauche radicale en Amérique latine.
Pierre Boncenne raconte son enfance, une vie quotidienne à Paris en compagnie de grands-parents toujours à l’heure de Bogotá, fervents narrateurs de légendes, coutumes et souvenirs de leur patrie perdue. Il s’attaque aux illusions et clichés de beaucoup d’Européens dans leur façon d’évoquer cet immense espace qu’est l’Amérique du Sud, composé de pays à la diversité inouïe dont la violence, passée ou présente, cache souvent les réalisations remarquables. Il nous parle de Bolívar et Santander ou d’un voyage en Amazonie, de la gangrène du narcotrafic, du fameux playboy Rubirosa ou de dames jouant à la canasta. Et, par-dessus tout, il nous entraîne vers des territoires littéraires, racontant en particulier ses rencontres avec des écrivains majeurs comme Jorge Luis Borges, Mario Vargas Llosa, Juan Carlos Onetti ou encore Gabriel García Márquez.
Sur les traces d’une généalogie personnelle qui l’a profondément marqué, Pierre Boncenne nous livre un récit singulier où alternent émotions, réflexions et un peu de polémique si nécessaire.
Ed. Philippe Rey
Colombiennes aux éd. Philippe Rey, 315 p., 21 euros