Nous recevons une lettre de Hélène Boursier mère de Camilo Castro et de son beau-père Yves Gilbert. Son fils a disparu le 26 juin dernier à la frontière de Paraguachón, entre la Colombie et le Venezuela. La famille sollicite notre attention et notre soutien.
Je me permets de vous joindre car j’ai longtemps été abonnée à votre revue. Je serai très directe sur l’objet de mon mail : mon fils Camilo Castro a disparu le 26 juin 2025 à la frontière de Paraguachón, entre Colombie et Venezuela. Nous avons très vite signalé sa disparition inquiétante. Dernier contact avec moi un audio qui disait qu’il était au poste frontière du Venezuela et pas très tranquille en France, en Colombie, car il vivait en Colombie depuis plusieurs mois où ses amis de la région de Palomino où il résidait se sont très vite mobilisés pour le rechercher.
Je n’entre pas dans les détails de tout ce qui s’est passé les jours suivants sa disparition. Nous avons pris contact avec la Fondation Hasta encontrarlos animée par l’association fondée par Pablo Cala. Diplômé de philosophie, ce défenseur des droits colombien dédie depuis vingt-six ans sa vie aux droits humains et à la recherche des “disparu.e.s forcé.e.s” en Colombie afin que justice soit enfin faite et que les familles puissent enfin faire leur deuil. C’est en 1996 que Pablo Cala commence à accompagner des familles dans la recherche de leurs proches. Les disparitions forcées en Colombie sont fréquentes et les corps sont bien souvent enfouis ou cachés par les auteurs des assassinats.
Pablo Cala nous a demandé l’autorisation d’intervenir pour nous et a lancé différents modes de recherche. Je vous joins le dernier dossier que nous venons de lancer sur sa proposition, une pétition de solidarité. Vous y trouverez le récit de sa disparition, et toutes les démarches entreprises et comment la conclusion est qu’il risque fort d’être otage du Venezuela.
Son cas est très particulier mais a des similitudes avec le cas de Lucas Hunter. C’est une tentative : pour le moment, sur le conseil de Pablo Cala et d’autres personnes compétentes, nous choisissons d’isoler absolument le cas de Camilo, qui effectivement avait juste un problème de visa dépassé, de ne pas demander d’aide ou de renseignement à des associations vénézuéliennes (notamment Foro Penal) car elles sont en lutte contre le gouvernement de Nicolas Maduro et cela pourrait assimiler le cas de mon fils à un conflit politique interne, être contreproductif.
Je vous écris car nous cherchons tous les moyens de nous documenter sur la situation du Vénézuéla, les relations (mauvaises on le sait) avec la France et d’autres pays, à rentrer en contact avec des réseaux qui pourraient nous aider ; la France et le quai d’Orsay sont absolument muets. Nous avons un contact régulier avec un fonctionnaire de l’Ambassade de France au Vénézuéla, qui est à l’écoute mais n’apporte aucune réponse tout en nous disant qu’ils agissent, très prudemment, pour ne pas bloquer le gouvernement vénézuélien.
Si vous pensez pouvoir nous apporter quelque soutien que ce soit, vous pouvez nous joindre par ce mail ou au 06 85 16 28 63. (Hélène Boursier mère de Camilo) ou Yves GIlbert 0608179260 (beau-père de Camilo). Nous sommes bien sûr aussi sur watsapp. Notre fixe : 05 61 44 55 57. Je vous remercie par avance de l’attention que vous porterez à ma demande. Cordialement,
Hélène BOURSIER
Toulouse 31100