Le samedi 12 juillet, Donald Trump a annoncé une augmentation de 30% des tarifs sur les importations en provenance du Mexique et de l’Union Européenne. Cette mesure sera valable à partir du 1er août. Le président américain a communiqué cette décision à travers des lettres publiées sur son réseau social Truth.
Photo : Gemini
Donald Trump justifie cette mesure par le manque d’action mexicaine dans la résolution des problèmes frontaliers liés à l’immigration et au trafic de drogue. « Le Mexique m’a aidé à sécuriser la frontière, mais ce qu’il a FAIT [dans les capitales originales] n’est pas suffisant. Le Mexique n’a pas encore arrêté les cartels qui tentent de transformer toute l’Amérique du Nord en un terrain de jeu pour le trafic de drogue » peut-on lire dans sa lettre.
En avril, le président américain avait confirmé une hausse des tarifs légèrement plus basse de 25% contre le Mexique. Cependant, il avait annoncé l’exclusion de cette mesure pour les produits conformes aux règles de l’accord ACEUM, un accord de libre-échange entre le Canada, les Etats-Unis et le Mexique. Cette exemption ne s’applique plus : désormais, tous les produits mexicains seront taxés à 30 %. Cette décision aura de grandes conséquences pour les deux économies concernées, fortement liées. Par exemple, en 2024 le Mexique a importé pour 334 milliards de dollars de biens en provenance des Etats-Unis, selon le U.S. Trade Representative (USTR). Le Mexique est ainsi le deuxième plus grand marché d’exportation pour les États-Unis, juste après le Canada.
En même temps qu’il a annoncé les tarifs sur le Mexique, le président américain a aussi communiqué les mêmes 30 % de droits de douane sur les produits de l’Union Européenne. Il s’appuie sur le déficit commercial que les Etats-Unis ont face à l’Union Européenne, s’élevant à 200 milliards d’euros en 2024.
Dans ses lettres adressées aux pays concernés, D. Trump indique toujours que les négociations restent ouvertes. Mais cette stratégie, qui cherche possiblement à démontrer la force économique américaine, n’a pas fait plier les dirigeants étrangers. Du côté mexicain, le ministère mexicain des Affaires étrangères et le ministère de l’Économie ont publié un communiqué indiquant « Nous avons mentionné à la table que c’était un accord injuste et que nous n’étions pas d’accord ». Du côté européen, la présidente de la commission européenne Ursula Von der Leyen a averti : « Nous prendrons les mesures nécessaires pour protéger les intérêts européens. ». Les négociations sont en cours, mais chaque pays cherche à afficher sa fermeté.
Cette nouvelle étape du commerce mondial semble incertaine pour les Etats-Unis, vu que depuis le 7 juillet D. Trump a annoncé des nouveaux tarifs contre 23 pays. Une guerre tarifaire s’approche, et les conséquences sur l’économie américaine laissera ses traces pendant les élections du Congrès américain en novembre 2026.
Luis GOUVEA VERSIANI CARNEIRO