Les éditions du Sous-Sol vient de publier en français le dernier livre de l’écrivaine argentine Mariana Enriquez. Les douze nouvelles, racontent d’une façon ou d’une autre, des métamorphoses par temps de crise. Ces métamorphoses de l’âme sont physiques, surtout féminines.
Des voix magnétiques, pour la plupart féminines, nous racontent le mal qui rôde partout et les monstres qui surgissent au beau milieu de l’ordinaire. L’une semble tant bien que mal tenir à distance les esprits errant dans son quartier bordé de bidonvilles. L’autre voit son visage s’effacer inexorablement, comme celui de sa mère avant elle. Certaines, qu’on a assassinées, reviennent hanter les lieux et les personnes qui les ont torturées. D’autres, maudites, se métamorphosent en oiseaux.
Les légendes urbaines côtoient le folklore local et la superstition dans ces douze nouvelles bouleversantes et brillamment composées, qui, de cauchemars en apparitions, nous surprennent par leur lyrisme nostalgique et leur beauté noire, selon un art savant qui permet à Mariana Enriquez de porter, une fois de plus, l’horreur aux plus hauts niveaux littéraires.
Née à Buenos Aires en 1973, Mariana Enriquez a fait des études de journalisme à l’université de La Plata. Elle est directrice adjointe de Radar, le supplément culturel du journal Página/12. Autrice notamment de nouvelles, elle a publié aux éditions du sous-sol les recueils Ce que nous avons perdu dans le feu (2017) et Les Dangers de fumer au lit (2023), qui a été finaliste de l’International Booker Prize. Succès de la rentrée étrangère de 2021, son roman Notre part de nuit a reçu les prestigieux prix de l’Imaginaire, prix Imaginales, prix des Libraires du Québec, prix Payot du roman étranger.
D’après Ed. du Sous-sol
Un lieu ensoleillé pour personnes sombres de Mariana Enriquez. Traduit de l’espagnol (Argentine) par Anne Plantagenet. Éditions du sous-sol, 334 pp., 22.50 € (ebook : 15,99 €).