Au Mexique, un sommet des pays d’Amérique latine sur les migrations

Le Mexique a accueillie dimanche à Palenque des dirigeants d’Amérique latine pour un sommet sur l’immigration clandestine vers les États-Unis. Les présidents de Cuba, de la Colombie, du Honduras, du Venezuela, de l’Équateur et du Guatemala participent au sommet, tout comme le Premier ministre haïtien. Le chef de l’État mexicain a souhaité donner une dimension régionale au sujet.

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Plusieurs présidents d’Amérique Latine, dont Cuba et le Venezuela, ont ouvert dimanche 22 octobre à Palenque, au Mexique, le dossier de l’immigration clandestine de ces pays vers les États-Unis. Cet itinéraire migratoire est le plus meurtrier au monde, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Rien qu’en septembre, quelque 60 000 Vénézuéliens sont arrivés au Mexique, ainsi que 35 000 ressortissants du Guatemala, d’après la ministre mexicaine des Affaires étrangères, Alicia Barcena.

Le président mexicain Andrés Manuel López Obrador a confirmé la présence des présidents des principaux pays de départ des migrants : Colombie, Cuba, Équateur, Guatemala, Honduras, Venezuela, mais aussi du Premier ministre d’Haïti. Il veut se « mettre d’accord » avec ses partenaires d’Amérique latine pour « chercher la coopération du gouvernement des États-Unis ». L’objectif du Mexique est de donner une dimension régionale au sujet, d’après la spécialiste Dolores París Pombo. Même s’il faut s’attendre à un « sommet très déclaratif », il s’agit « du début d’un dialogue avec les pays du Sud », ajoute-t-elle.

Le mini-sommet devrait retenir l’attention des États-Unis, même tout entiers tournés vers la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas ainsi que le conflit en Ukraine. De retour d’une visite-éclair en Israël, le président américain, Joe Biden, a demandé vendredi au Congrès une enveloppe exceptionnelle de 105,85 milliards de dollars pour aider Israël et l’Ukraine, tenir tête à la Chine, sur le plan militaire et économique, mais aussi répondre aux arrivées de migrants à la frontière sud. Joe Biden est arrivé au pouvoir en 2021 quand la frontière était fermée pour cause de pandémie.

Amnesty International a demandé le respect des demandeurs d’asile

Cette année, en mai, les États-Unis ont levé le « titre 42 », une mesure activée par l’ex-président Donald Trump qui verrouillait depuis trois ans l’accès à leur territoire, permettant, sous prétexte de pandémie, de refouler immédiatement tous les migrants entrés dans le pays. À la réouverture de la frontière, les États-Unis ont mis en place une application pour programmer les demandes d’asile.

Joe Biden se distingue par une « politique incohérente » après les mesures radicales de son prédécesseur républicain, d’après l’experte Dolores París Pombo. Les États-Unis « donnent certaines priorités à certains pays, puis ils ferment brusquement la porte et changent de programme ». « Peu importe le nombre d’agents (à la frontière) le long du Rio Bravo si la situation en Haïti ou au Venezuela ne change pas. Cela ne servira à rien si l’on ne s’attaque pas aux causes de fond de l’immigration », glisse une source du gouvernement américain consultée par l’AFP.

Amnesty International a demandé le respect des demandeurs d’asile et la fin de la discrimination des migrants, en référence au sommet de Palenque. « La frontière entre les États-Unis et le Mexique est l’itinéraire migratoire terrestre le plus meurtrier au monde », s’est alarmé récemment l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui a recensé « 686 décès et disparitions de migrants à la frontière entre les États-Unis et le Mexique en 2022 ».

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