Cinquante ans après sa mort, Pablo Neruda (1904-1973), Prix Nobel de littérature en 1971, s’impose encore en mythe monumental, en « témoin ardent » des événements politiques qui ont traversé le siècle : guerre d’Espagne, espoir (puis crise) communiste, lutte contre l’impérialisme nord-américain en Amérique latine, arrivée au pouvoir de Salvador Allende… Chaque fois présent, il a donné à entendre sa voix, tant par sa poésie – le Chant général en particulier – que par ses discours devenus célèbres. Le livre de 1 600 pages est publié dans la collection Quarto de Gallimard.
Photo : Gallimard
En faisant de Résidence sur la terre le pivot central d’une œuvre foisonnante, cette édition propose de retracer la trajectoire poétique et intellectuelle de ce géant, au-delà de la légende, lui qui a participé aux principales mutations artistiques du XXe siècle – avant-gardiste de la première heure, compagnon de route des poètes espagnols de la Génération de 27 et précurseur de la poésie engagée.
Son écriture originelle, d’une expression dense et sensuelle, célébrant la matière, basculera vers une simplicité marquée par une vision plus grave et ironique. À travers sa collaboration avec de nombreux artistes (Sergio Larraín, Antonio Quintana, Federico García Lorca, José Venturelli), qu’on découvrira ici, cette écriture se dote encore d’une autre facette, méconnue, tel un miroir tendu par l’auteur, reflétant sa façon d’habiter le monde, de résider sur la terre.
Éditions Gallimard.
L’édition établie est présentée par Stéphanie Decante. Traductions de Claude Couffon, Stéphanie Decante, Jean-Francis Reille, Waldo Rojas, Sylvie Sesé-Léger et Bernard Sesé. 1 600 pages plus 188 documents.