Europa Viva 25 : les dirigeants latino-américains d’extrême droite sous les feux de la rampe à Madrid

L’Amérique latine a joué un rôle majeur ce dimanche 14 septembre. En plus des interventions de dirigeants européens comme Victor Orban, Giorgia Meloni ou André Ventura, chef du parti portugais Chega, plusieurs grands noms ont représenté l’ultralibéralisme de l’autre côte atlantique. Javier Milei, qui avait assisté aux réunions des deux années précédentes, avait décidé d’annuler sa venue à Europa Viva 25 pour défendre sa position suite à la défaite électorale de son parti à l’Assemblée provinciale de Buenos Aires. Cela ne l’a pas empêché d’y participer à distance.

Milei est en effet intervenu en direct depuis la Casa Rosada pour ériger Charlie Kirk en martyr de la liberté. Cet assassinat représenterait la gauche en son état pur, n’étant que « haine et ressentiment ». Le décès de ce militant ultralibéral, qui ramène Milei à ses propres débuts, devrait animer la lutte contre cette gauche assassine puisque cette attaque violente démontrerait la raison de l’extrême droite qui se trouverait ainsi sur la bonne voie. La gauche se sent enfin menacée par la prise de pouvoir progressive de l’extrême droite, d’après le président argentin. Rafael López Aliaga, maire de Lima, a rejoint l’analyse de Milei, avec une référence plus claire aux croisades. D’après sa déclaration, « l’Histoire n’avance pas grâce à la haine promue par les rouges, mais avec l’amour chrétien », l’Occident doit s’unir autour du transatlantisme pour faire face à cette menace idéologique de la gauche. Peut-être que l’année prochaine, les dirigeants dévoileront leur projet de construire un nouveau rideau de fer.

Cette guerre entre les civilisations a également été mentionnée par Santiago Peña, le président du Paraguay, qui a dépeint son pays comme un fervent gardien des valeurs occidentales. La liberté, la famille, la tradition et Dieu tout-puissant seraient les boucliers pour faire vaincre le Bien sur le Mal, la démocratie sur l’autoritarisme, ou encore la liberté de marché sur le socialisme. Il n’a pas hésité à parler d’une évangélisation chrétienne « fructifère » du peuple guarani, donnant sens et direction au sentiment spirituel profond déjà présent dans cette communauté précolombienne. Ainsi, il en a profité pour affirmer son opposition ferme à l’IVG et aux alternatives à la famille traditionnelle. María Corina Machado, députée de l’opposition vénézuélienne, a rejoint Santiago Peña sur la défense de la civilisation Ibéroaméricaine.

Cette rentrée est donc marquée par le retour en force de l’extrême droite à l’échelle internationale qui garde l’horizon des prochaines élections en vue. Les ultralibéraux se chargent d’ores et déjà d’instrumentaliser l’assassinat de Charlie Kirk pour justifier la guerre culturelle qu’ils mènent contre la gauche du mal. Ce week-end, Madrid a connu le déroulement de cette réunion prônant la division parallèlement à la manifestation pro-palestinienne à l’arrivée de La Vuelta. Il semble délirant, mais peut-être rassurant pour cette liberté d’expression mise en péril, que de tels événements puissent coexister dans une même capitale, à une dizaine de kilomètres d’écart.