En Argentine, Javier Milei durcit le droit de grève avec un nouveau décret

En Argentine, le gouvernement du président Javier Milei vient de franchir une nouvelle étape dans sa politique de réforme. Déjà considéré comme un programme anti-social avec des coupes budgétaires drastiques depuis son élection en 2023, la continuité des choix du président argentin ont provoqué deux grèves générales en 2024. Et c’est ce mardi 20 mai que le décret publié au Journal officiel élargit la liste des activités dites « essentielles », obligeant ainsi les travailleurs de ces secteurs à garantir un service minimum de 75 % en cas de grève.

Jusqu’ici, cette liste comprenait principalement les hôpitaux, l’énergie ou encore le contrôle aérien. Désormais, l’éducation, le transport maritime et fluvial, les services portuaires et douaniers, ainsi que les télécommunications en font également partie. Cette mesure signifie que les salariés de ces secteurs sont désormais contraints d’assurer une grande partie de leur activité, même en période de grève. Avant cette décision, le taux de service minimum était fixé par une concertation entre les syndicats, les entreprises et les autorités. Le nouveau décret s’inscrit dans la continuité du « méga-décret » annoncé par Javier Milei dès son arrivée au pouvoir en 2023. Ce texte visait à réformer en profondeur l’économie et le droit du travail en Argentine, mais il avait été refusé à deux reprises par les tribunaux pour inconstitutionnalité.

La réaction des syndicats n’a pas tardé. Ils dénoncent une remise en cause du droit de grève comme une dérive autoritaire. En augmentant le nombre d’activités jugées essentielles, le gouvernement réduit considérablement l’espace de contestation sociale dans le pays. D’autant plus que cette décision intervient dans un contexte économique déjà tendu et risque de raviver les tensions avec les organisations syndicales.