Un membre de notre équipe de rédaction a eu la bonne idée de nous proposer des conseils d’expositions que nous avons accepté volontiers ; nous espérons continuer à le faire pour d’autres régions en France et ailleurs en Europe.
Photo : Sites des expositions
Exposition « Boldini. Les plaisirs et les jours », Petit Palais, Paris, du 24 mars au 24 juillet 2022.
Giovanni Boldini (1842-1931), peintre italien, a été une figure importante dans le Paris de la fin du XIXe et du début du XXe siècles. Il est au centre d’une exposition temporaire au Petit Palais de Paris jusqu’au 24 juillet 2022, comportant neuf sections, de « Boldini avant Boldini (1864-1871) » à « Le temps de l’élégance et de la modernité ». Cet artiste peint, parmi sa multitude de tableaux portant sur la société de son temps, des membres de la famille du diplomate chilien Ramón Subercaseaux Vicuña dans des huiles sur toile. Citons, par exemple, son Portrait du petit Subercaseaux (1891) où l’on voit l’un des deux fils du diplomate assis sur un fauteuil dans une attitude impatiente, ou son Portrait d’Olivia de Subercaseaux Concha (1916), dans une élégante robe rose. Le visiteur appréciera également les tableaux représentant des membres des Errázuriz, famille chilienne de commerçants, universitaires et diplomates, comme Portrait de Mme Matías de Errázuriz Ortúzar (1912) – femme d’une riche dynastie argentine mariée à Matías Errázuriz, membre de l’élite chilienne –, vêtue d’une somptueuse robe rouge ornée de fourrure grise, ou Josefina Alvear de Errázuriz avec un chapeau à plumes (vers 1895). Une façon originale de faire la connaissance de ces familles aristocratiques originaires d’Argentine et du Chili.
Exposition « Macchu Picchu et les trésors du Pérou », Cité de l’Architecture et du Patrimoine, Paris, du 16 avril au 4 septembre 2022.
C’est une visite immersive qui est proposée par la Cité de l’Architecture et du Patrimoine (Palais de Chaillot). De riches collections d’objets sacrés et de parures permettent au visiteur de pénétrer plus avant dans les cultures huari, moche, mochica, viru, chancay et inca du Pérou. Sont exposées de nombreuses bouteilles ou cruches en céramique, sur lesquelles figurent des spirales symbolisant le mouvement de l’eau, ou qui représentent des animaux (chouettes et cormorans, serpents et grenouilles, daims) ainsi que des scènes coquines comme cette étonnante fellation rituelle. L’histoire d’Ai Apaec est également narrée à travers divers objets relatant le voyage dans les trois mondes de ce chef mochica, être sacré et mythique, comme une cruche en céramique évoquant son épopée dans le monde marin, une bouteille en céramique représentant sa transformation en crabe ou encore une bouteille montrant son union avec la Pachamama. Des tenues cérémonielles et des céramiques présentant la cérémonie du sacrifice des guerriers prisonniers complètent cette riche exposition qui s’achève par une salle en sous-sol consacrée aux Incas avec panneaux explicatifs, ainsi que des quipus, des objets de culte et de la vaisselle en céramique.
Exposition « Écoutons la forêt » avec des œuvres de Sanna Kannisto, Institut Finlandais, Paris, jusqu’au 30 juillet 2022.
Sanna Kannisto (1974) est considérée comme l’une des photographes finlandaises les plus originales, comme le précise le site internet de l’exposition qui explique aussi que son travail se situe au carrefour entre illustration scientifique, mise-en-scène photographique et nature morte. La photographe finlandaise, notamment lors d’un voyage au Costa Rica (mais elle s’est rendue aussi au Pérou, au Brésil et en Guyane française), photographie dans les forêts tropicales des oiseaux qu’elle capture momentanément – avant de les relâcher – et qu’elle laisse se poser dans son studio portatif contenant des branches installées sous une gaze blanche, puis les photographie. Ce procédé donne lieu à de très beaux clichés que le spectateur peut apprécier à l’Institut Finlandais, tout près du musée de Cluny à Paris, dans le cadre d’une exposition multi-artistes « Écoutons la forêt ». Au sous-sol, deux vidéos expliquent le travail de la photographe et la montrent en pleine séance avec les oiseaux (mésanges, notamment). Un bel hymne à la nature à découvrir jusqu’au 30 juillet 2022.
Benoît SANTINI