Le Chili signe un nouvel accord commercial avec Rio Tinto pour l’exploitation de ses ressources en lithium

L’accord commercial entre Rio Tinto et ENAMI concernera les trois salines d’Aguilar, La Isla et Grande présentes dans les salars du désert d’Atacama dans le Nord du paysLes salars sont des grands lacs salés partiellement ou totalement asséchés situés en altitude (2000 à 4000m) présents principalement dans la cordillère des Andes et qui présentent des concentrations particulièrement élevées de lithium. C’est le deuxième accord commercial que Rio Tinto signe avec le Chili. Le premier ayant été signé avec l’entreprise publique chilienne Codelco pour l’exploitation du salar de Maricunga situé dans la région d’Atacama. 

Le « triangle du lithium » comptant l’Argentine, le Chili et la Bolivie concentre 58 % des ressources de lithium, 53 % des réserves de celui-ci et 29 % de la production mondiale du minerai. La région devrait devenir le principal exportateur de lithium en 2050 avec 90 % de l’approvisionnement mondial. Ainsi, l’Australie et l’Amérique latine concentrent 80 % des extractions minières. Et le Chili est le deuxième producteur mondial de lithium après l’Australie.

La reprise de la croissance économique chilienne en 2024 (+2,0 %) après sa stagnation en 2023 (0,2 %) est dû au redressement du secteur minier, porté par la reprise de la demande chinoise et de la hausse du cour du cuivre. Les exportations de cuivre et de lithium ont tiré le PIB chilien à la hausse (le PIB minier a crû de 6,9 % et de 5,5 % en 2024). Au Chili, le lithium est donc considéré comme un minerai « stratégique » sur lequel le gouvernement chilien entend miser afin de relancer la croissance et d’augmenter les recettes de l’État pour financer les programmes sociaux lancés par Gabriel Boric depuis sa prise de fonction en 2022. 

Toutefois, l’exploitation des salars possède des limites, notamment environnementales. En effet, bien que le lithium soit utilisé dans des technologies dites vertes notamment dans les batteries sodium-ion des voitures électriques et des panneaux solaires, son extraction consomme beaucoup d’eau. Au Chili, le lithium est extrait des saumures (nappes d’eau salée souterraines) par évaporation, présentes dans les salars. Cette méthode d’extraction bien que moins émettrice de CO2 que l’extraction de lithium à partir de la roche dure réalisée notamment en Australie, provoque la contamination et l’épuisement des ressources en eau douce pour la population locale du désert d’Atacama qui est déjà soumise à un environnement très aride.