L’illustratrice Antonia Bañados, explore l’anatomie d’un cœur, l’histoire d’amour caché de sa grand-mère chirurgienne au Chili 

Originaire du Chili, l’autrice signe un ouvrage touchant sur le parcours de sa grand-mère, chirurgienne à une époque où les femmes ne l’étaient pas, et sur son histoire d’amour cachée. Elle nous propose un un très bel album Anatomie d’un cœur qui est aussi une histoire de transmission.  

Photo :  DR

Elle née en 1990 au Chili et elle a étudié l’art contemporain à Édimbourg en Écosse, réalisé un stage en Espagne avec le dispositif Erasmus… mais c’est Angoulême qu’Antonia Bañados a décidé de poser ses valises… Elle a étudié l’art au Chili (2009-2012), puis a obtenu une pratique artistique contemporaine en Ecosse à l’Edinburgh College of Art (2014-2016). Sa production s’est enrichie progressivement d’éléments narratifs et à partir de 2018 elle a commencé à réaliser des fanzines et à publier dans des magazines de bande dessinée indépendants au Chili et aux États-Unis. Son travail met l’accent sur les espaces, les éléments d’observation scientifique, et intègre des éléments oniriques et des scènes de la vie quotidienne.

En 2019, elle a obtenu le fonds national du livre (Chili) pour réaliser Al Otro Lado del Vidrio, un roman graphique qui questionne le processus créatif d’un artiste. Dans ce récit, une jeune femme entreprend de créer une œuvre dans laquelle se trouve un aquarium futuriste habité par un axolotl, un amphibien mexicain rare et délicat. Après une première publication au Chili en 2021, l’album sera bientôt édité en Chine. En 2021, elle s’attèle à Guide pour (ne pas) disparaître, dont l’intrigue met en scène des étudiants en médecine de l’université du Chili dans les années 1950 et pour lequel elle est accueillie à la Maison des auteurs. Elle collabore occasionnellement à des projets de films, d’animations et réalise des illustrations.

Fin des années 1950, c’est le jour de la rentrée dans la faculté de médecine de Santiago, au Chili. Le président livre un discours inaugural dans lequel il annonce aux jeunes étudiants qu’ils font désormais partie de l’élite de la nation et les alerte sur la responsabilité qui en découle. Il insiste sur ce point en s’adressant directement aux deux seules femmes qui se sont assises cette année-là sur les bancs de l’université. Elles devront faire leurs preuves dans un milieu quasi exclusivement masculin. Aurora, l’une des deux, s’inquiète plus des préjugés des hommes que de ses capacités : brillante et rigoureuse, elle est arrivée troisième au concours d’entrée. Heureusement, une fois l’année commencée, elle sera vite remarquée par ses camarades, qui la nommeront cheffe de groupe en cours d’anatomie. Mais alors qu’elle dissèque le cœur des cadavres qui sont mis à la disposition des étudiants, le sien se met à battre pour l’assistant du professeur. Dans un monde d’hommes où une femme doit se montrer dure pour être respectée, Aurora laissera-t-elle entrer l’amour dans sa vie ?

C’est entre le Chili et Angoulême, où elle était en résidence, qu’Antonia Bañados a écrit cet album. Et c’est raconté avec une grande délicatesse, une grande sensibilité parfaitement exprimée par ces superbes teintes de bleu. Le dessin est un langage avec Antonia Banados, il exprime, raconte, avec un souci du détail précieux qui se manifeste sur des petites vignettes anatomiques et différentes astuces graphiques. C’est encore un coup de cœur surprise chez Sarbacane avec le premier album en France de cette jeune auteure chilienne. Anatomie d’un cœur, qui est aussi une histoire de transmission, est un très bel album…