Depuis 2013, le Panorama du cinéma colombien, porté par l’association Le Chien qui aboie – El Perro que ladra, propose des espaces de rencontre avec la cinématographie colombienne et latino-américaine. Projections, débats, tables rondes et expositions composent ce rendez-vous incontournable pour explorer des œuvres débordant de créativité… Un avant-goût est proposé le samedi 4 octobre.
Le Panorama du cinéma colombien célèbre sa 13ᵉ édition. Ce n’est pas un projet neutre. C’est une affirmation obstinée. Au cœur de systèmes obsédés par la rentabilité, où l’espace pour le collectif, la réflexion et le dialogue se rétrécit, le cinéma que les organisateur défendent ne fait pas que survivre : il résiste, il se transforme, il mute, il s’infiltre par les fissures. Là où les grandes structures sont absentes – ou parfois trop présentes –, émergent d’autres manières de produire, d’écrire, de filmer, de regarder. Cette édition s’inscrit dans un moment d’incertitude profonde, notamment en ce qui concerne la diffusion du cinéma colombien sur son propre territoire. Aujourd’hui, une grande partie des films produits en Colombie n’atteint le public que par le biais des festivals — des espaces eux-mêmes fragilisés. Et pourtant, les films sont là. Ils persistent.
L’édition 2025 réunit 27 films : documentaires, essais, fictions, films d’animation, courts et longs métrages, en provenance des différentes territoires colombiens, coproduits avec la Colombie ou issus d’autres pays d’Amérique latine. Ce sont des œuvres portées par des cinéastes qui travaillent à partir de questions profondément personnelles ou nées d’élans collectifs. Des films qui donnent corps à des territoires oubliés, à des corps invisibilisés, à des mémoires enfouies. Ils ne cherchent pas seulement à représenter une réalité : ils la traversent, ils l’interrogent, ils la creusent.
Les cinémas indépendants L’Arlequin et Le Reflet Médicis, partenaires fidèles depuis neuf ans, ouvrent à nouveau leurs portes. Les organisateurs présenteront les films en présence des cinéastes et de leurs équipes invitées. Ces projections seront prolongées par une table ronde, moment privilégié pour élargir le dialogue avec le public et interroger les esthétiques et les enjeux que ces œuvres soulèvent.
Le programme comprend sept longs-métrages en compétition pour le Prix du jury professionnel et le Prix du public, ainsi que douze courts-métrages répartis en trois séances, eux aussi en compétition pour ces deux prix. À cela s’ajoute notre section parallèle latino-américaine, intitulée cette année « Archéologies contemporaines », avec trois films qui fouillent la mémoire, les vestiges, les discontinuités, pour mieux comprendre les tensions de notre présent. Enfin, la section Petit Chiot s’adresse au jeune public : cinq courts-métrages, une invitation à découvrir le cinéma dès l’enfance accompagné d’ateliers ludiques. Car regarder, dès le plus jeune âge, c’est déjà apprendre à percevoir, à douter, à questionner.
Ce festival est à la fois un territoire de résistance et un espace de transmission. Un lieu né de l’affection et de la conviction, construit patiemment par celles et ceux qui l’ont vu naître il y a treize ans, par d’autres qui ont rejoint l’aventure en cours de route, et par tant d’autres encore, qui ont contribué avant de s’en aller. Un carrefour de vies, un espace de passage et de rencontres entre générations, une conquête laborieuse au cœur de Paris, où nous pouvons ensemble partager, le temps d’un film, un regard, une discussion passionnée, ou un silence. Parce que si le cinéma est l’école du regard, voir — surtout voire ensemble — est un apprentissage.
C’est à cela que les organisateurs vous invitent : d’abord le samedi 4 octobre pour le prélude, puis du mardi 14 au dimanche 19 octobre pour le festival et pour que le cinéma colombien puisse encore être un lieu de pensée, d’expérience partagée et de regard vivant.
D’après « Le Chien qui aboie«
Site : https://lechienquiaboie.fr/nous/