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Dans un contexte de crise économique qui ne cesse de s’aggraver, les boliviens et boliviennes se rendront aux urnes pour élire leur futur président ce 17 août 2025. Ces élections, qui s’annoncent très agitées,pourraient marquer un tournant majeur : après 19 ans de domination de la gauche, un président de droite pourrait accéder au pouvoir. Un climat particulièrement tendu s’est installé dans le pays, où de nombreuses mobilisations appellent à la la candidature d’ Evo Morales, figure aussi emblématique que problématique.
Ce 17 août 2025 auront lieu les élections générales en Bolivie afin d’élire simultanément le président et le vice-président, ainsi que les 130 membres de la Chambre des députés et les 36 membres de la Chambre des sénateurs. La liste officielle des candidats à la présidentielle, révélée auparavant lors d’une conférence à Santa Cruz, a été publiée le 6 juin par le tribunal électoral et annonce la participation de 10 candidats.
À gauche, les principaux candidats sont Andronico Rodriguez, actuel président du Sénat, et Eduardo del Castillo, ancien ministre de l’Intérieur, tous deux membres du MAS (Movimiento al Socialismo). Eva Copa, maire d’El Alto et représentante du parti Morena (Movimiento de Renovación Nacional), complète le tableau. Cependant et contre toute attente,l’ex-président Hector Arce (MAS) a décidé de ne pas se représenter en raison du contexte économique difficile que la Bolivie traverse, en lien notamment avec une dévaluation du boliviano et l’augmentation du prix de produits de première nécessité comme l’huile ou le riz. L’opposition, qui bénéficie d’un regain de popularité inédit, est composée de l’homme d’affaires Samuel Doria Medina (issu du parti Unidad), l’ancien président de droite Jorge Quiroga (Libre) et le maire de la ville de Cochabamba, Manfred Reyes Villa (Autonomía Para Bolivia). Ainsi, la Bolivie pourrait voir son gouvernement basculer à droite puisque selon les derniers sondages,Samuel Doria Medina arrive en tête des intentions de vote avec 19,1 %, suivi de Jorge Quiroga (18,4 %), Andronico Rodriguez (14,2 %) et Reyes Villa (7,9 %).
Cependant, nombreux sont ceux qui dénoncent l’absence de l’ex-président Evo Morales de la liste officielle de candidats. Certains vont même plus loin et mettent en avant l’illegitimité des élections, à l’instar du député Santos Mamani qui a annoncé que “sans Evo Morales, il n’y a pas de démocratie, sans Evo Morales, il n’y aura pas d’élections dans le pays”.Néanmoins, Morales a excédé le nombre de mandats présidentiels autorisés par la constitution bolivienne (il a même obtenu une dérogation constitutionnelle qui lui a permis de réaliser son troisième mandat) puisqu’il a présidé la Bolivie du 22 janvier 2006 au 10 novembre 2019. Malgré cela, ce dernier à fondé en février 2025 un nouveau parti politique, Evo pueblo, dans une tentative de revenir sur la scène politique en contournant les règles. Les blocages, manifestations, et même les menaces font partie des méthodes mobilisées par les partisans de Morales, ce qui a mené les membres du tribunal électoral à publier la liste des candidats à la présidentielle depuis Santa Cruz et non pas à La Paz, où ils siègent normalement, pour des raisons de sécurité. Le gouvernement a récemment porté plainte contre Morales pour terrorisme et incitation à commettre des délits,mais cela ne semble pas découcourager ses partisans.
Dounia BOUDJORF FELLAH