Rapport d’Amnesty International sur la situation des droits humains dans le monde en 2018

L’ONU a fêté en 2018 le 20e anniversaire de l’adoption de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme et pourtant, ceux qui s’engagent pour les défendre ont dû en subir les pires conséquences. La lutte pour les droits humains est toutefois de plus en plus tenace dans le monde entier. Les citoyens ne relâchent pas leurs forces et leur persévérance pour avoir accès à leurs droits malgré les difficultés.

Photo : Amnesty International

Le rapport annuel d’Amnesty International 2018 révèle une augmentation des discours de haine et, de la même façon, des mobilisations pour les combattre. En effet, au fil du temps, certains dirigeants ont même attaqué leur peuple en les privant des droits humains, notamment les citoyens qui les défendaient. C’est le cas de Nicolás Maduro, Vladimir Poutine, Donald Trump et Xi Jinping.

Au lieu de progrès, il y a eu une régression des droits humains en tant que droits économiques, droits sociaux et droits culturels. Ainsi, l’accès au logement, à l’éducation, à l’alimentation ou aux soins est de plus en plus difficile pour les populations, déclenchant violences et inégalités. Malheureusement, cette bataille contre les injustices de l’État a conduit à la détention arbitraire, à la maltraitance et à l’amendement des manifestants pacifiques, défenseurs des droits, journalistes, entre autres. En Angola, en République démocratique du Congo ou au Venezuela, les pouvoirs publics font preuve d’une intolérance à la contestation. Ce dernier pays compte en effet de nombreuses victimes qui manifestaient contre la hausse de l’inflation et la pénurie de produits alimentaires et médicaux.

Par ailleurs, il y a eu un accroissement des migrants dans les pays les plus riches qui voient les réfugiés comme des problèmes à éluder, et non comme des êtres humains. C’est le cas du gouvernement de Donald Trump avec l’interdiction de l’entrée aux États-Unis de la population musulmane, uniquement à cause de sa religion, entraînant haine et discrimination. De plus, des gouvernements comme l’Autriche, la France, l’Allemagne et les Pays-Bas affirment que les enjeux sociaux et économiques sont dus aux migrants, aux réfugiés et aux minorités religieuses, accroissant le sentiment d’insécurité et les inégalités.

D’autre part, la politique d’austérité concerne aussi les droits de l’Homme dans la mesure où la recherche d’une réduction de la dette de l’État implique de payer plus de taxes et plus chers les produits de première nécessité pour la population, surtout la plus pauvre. D’ailleurs, cette politique a non seulement des répercussions sur l’économie, mais aussi sur l’éducation, la santé, la sécurité sociale et le logement. Par exemple, l’Espagne, la Grèce, le Royaume-Uni et la Serbie sont des pays qui pratiquent ces mesures d’austérité.

Le rapport d’Amnesty International insiste particulièrement sur les violences perpétrées à l’encontre des manifestants et des défenseurs des droits humains. En outre, la stagnation des initiatives politiques pour résoudre les conflits a conduit à des crimes envers des civils, voire à des actes de torture, qui tous, pourtant, sont restés impunis. L’Afrique du Nord, de son côté, a été privée de liberté d’expression, de religion et de conviction. Cependant, les mouvements féministes ont pu modifier des lois relatives à la discrimination et à la violence envers la femme. Malgré ces actions, la discrimination demeure, ainsi que celle exercée envers les homosexuels, considérés comme en infraction pénale dans certains pays d’Afrique.

En ce qui concerne les Amériques, elles se caractérisent par les homicides, les disparitions forcées et les détentions arbitraires, dont la cible était les défenseurs des droits humains. Tel est le cas de la Colombie avec les homicides d’autochtones et de dirigeants afro-colombiens, qui remettent en cause le processus de paix amorcé par le pays. De plus, les indigènes sont la proie de discriminations en termes de droits économiques, sociaux et culturels comme celui de la terre. Cette discrimination s’adresse aussi aux femmes, filles, lesbiennes, gays et personnes LGBTI.

Quant à l’Asie, les défenseurs et militants des droits de l’Homme ont aussi été la cible de la répression de l’État de diverses manières : de la liberté d’expression en Chine, par les disparitions forcées au Bangladesh et au Pakistan. L’impunité demeure pour les actes de torture et les homicides illégaux. De la même manière, il y a eu une augmentation des réfugiés à cause des violations telles que les homicides, raisons pour lesquelles les appels au respect des droits humains se sont multipliés.

En dépit des difficultés pour faire respecter les droits humains, la population a eu et persévère dans sa volonté de mettre un terme à la violence et ne cesse de s’exprimer, quitte à en payer le prix, pour dénoncer les injustices. Il est temps de promouvoir l’égalité et la dignité des populations.

Andrea M. RICO PARRA
D’après Amnesty International