41e édition du festival international du court métrage de Clermont-Ferrand

Du 1er au 9 février prochains, des cinéastes viendront du monde entier présenter leur film – souvent le premier et pour la première fois – au Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand, dans une quinzaine de salles et amphis plein à craquer et une ambiance très propice à la naissance de collaborations et de projets de cinéma. C’est aussi le plus important rendez-vous mondial consacré aux films courts (moins de 60 minutes, rappelons-le). Plus de 3 500 professionnels français et étrangers sont attendus.

Photo : Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand

Quand l’esprit des affaires, par nature impatient et vorace, s’empare des affaires de l’esprit, c’est la liberté de création et de diffusion qui est mise en danger, avec l’aide de ce censeur redoutable qu’est l’audimat, dont on peut constater les dégâts, non seulement dans l’audiovisuel mais aussi dans un nombre croissant de disciplines et de manifestations culturelles.

Cette vision consumériste et cette marchandisation de la culture, quand elles sont couplées à un désengagement du financement public, entraînent progressivement les politiques culturelles dans une spirale régressive. Dans ce contexte, lucidité et détermination sont nécessaires pour continuer de faire vivre une action culturelle authentique, non superficielle, qui a pour objectif la création de richesses immatérielles, dont voici deux caractéristiques parmi ses nombreuses facettes : enrichissement intellectuel de nos publics et élévation qualitative de leur citoyenneté.

Sauve qui peut le court métrage se situe dans cette catégorie de manifestations culturelles. Au cours de notre histoire, nous avons prouvé, à maintes occasions, notre capacité d’anticipation et d’adaptation mais c’est avant tout notre indépendance qui garantit la pérennité de notre vocation première : la défense et la promotion du court métrage, sous toutes ses formes, depuis sa création jusqu’à sa diffusion.

Notre parfaite connaissance du territoire régional fait de nous un médiateur culturel de proximité incontournable et nous sommes reconnus dans le monde entier comme le premier expert international du format court. Les quarante ans du festival international du court métrage ont été un succès public et professionnel avec 165 000 entrées (nouveau record de fréquentation) et plus de 3 500 accrédités venus du monde entier. S’il est le temps fort de l’activité de l’association, le festival et son impact économique ne sont que la partie visible de l’iceberg. Tout au long de l’année, Sauve qui peut le court métrage fait vivre toute une partie de l’économie locale et régionale, en faisant appel régulièrement à des entreprises d’Auvergne-Rhône-Alpes. La Commission du film Auvergne se fait le relais de l’attractivité du territoire et des compétences des techniciens locaux auprès des boîtes de production du monde entier.

Pour mesurer le poids des retombées économiques directes et indirectes des différents secteurs d’activité, on prend en compte l’effet multiplicateur : ce qu’un euro investi induit de retombées diverses en aval. Et bien c’est la culture qui arrive en tête de tous les secteurs d’activité[1] (mais cela, nos grands décideurs font trop souvent mine de l’ignorer) !

Nous continuerons en 2019 à préparer notre projet de la Cité du Court, en posant déjà les premières pierres de ses grands principes : l’accompagnement de la création, en renforçant notre rôle de capteur d’émergence, un nouveau projet de résidence d’écriture en partenariat avec les Musées départementaux de l’Allier et le Conseil régional ; la transmission de l’éducation aux images à un jeune public encore plus large, avec la création des Petits Ateliers ; la diffusion du court, encore et toujours, avec de nouveaux programmes clés en main aux diffuseurs en salles à toutes les échelles.

En 2019, une nouvelle convention pluripartite et pluriannuelle sera signée avec nos collectivités territoriales qui nous renouvellent ainsi leur confiance et leur soutien dans notre projet associatif. Donc, par anticipation, nous remercions vivement la Ville de Clermont-Ferrand, Clermont Auvergne Métropole, le Conseil départemental du Puy-de-Dôme, le Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes et la Direction régionale des affaires culturelles Auvergne-Rhône-Alpes.

2018 a été l’année de l’inscription de la chaîne des Puys et de la faille de la Limagne au patrimoine mondial de l’Unesco, grâce à l’engagement et à la ténacité du Conseil départemental du Puy-de-Dôme. Ce site naturel exceptionnel est un bien commun, au même titre que notre festival et l’ensemble de ses prolongements. Entre ces deux pôles du Bien Commun -patrimoine naturel et patrimoine immatériel et culturel-, il existe de nombreux espaces à combler ou à réorienter pour se mettre à rêver d’un nouvel humanisme. Bon festival à toutes et à tous ! Découvrez le programme du festival

Jean-Claude SAUREL, Président
& l’équipe de Sauve qui peut le court métrage


[1] Interview de Françoise Benhamou et «La parabole des Tuileries ou pourquoi l’économie de la culture a ses propres règles», Le Monde, 9 mars 2012.