Une caméra cachée au bureau du président équatorien aggrave l’affrontement entre Lenín Moreno et Rafael Correa son prédécesseur

L’actuel président de l’Équateur, Len´n Moreno,  a accusé son prédécesseur de l’espionner à travers la caméra qui avait été installée secrètement dans le bureau du gouvernement. C’est un nouvel épisode qui  aggrave la « guerre » avec son mentor et maintenant ennemi politique, Rafael Correa.

Photo : APTOPIX (Quito)

« Le Service de protection présidentielle a détecté une caméra cachée dans le bureau du président, et on m’a informé que cette caméra avait été installée par Rafael Correa il y a sept ou huit ans », a déclaré le président Lenin Moreno, qui a reproché à son prédécesseur – qui a gouverné le pays entre 2007 et 2017 – de ne pas l’avoir informé de l’existence de cette caméra, ni du fait qu’il  « la surveillait à partir de son téléphone portable« . « Hier (jeudi 14 septembre) elle fonctionnait et nous ne savons pas combien de fois elle a été utilisée. Je suis extrêmement agacé et vais immédiatement ouvrir une enquête très approfondie sur la question », a déclaré Moreno, visiblement très tendu. L’ancien président, toujours très actif sur les réseaux sociaux, a réagi avec véhémence à la dénonciation de Moreno. « La caméra cachée manipulée depuis mon téléphone portable ! Si le président Moreno le prouve, qu’on m’envoie en prison. Sinon, il n’a plus qu’à démissionner de la présidence, pour cause de ridicule. Quelle honte ! » a-t-il twitté.

Depuis son entrée en fonction le 24 mai dernier, Lenín Moreno, qui fut un proche allié et le vice-président de Rafael Correa (2007-2013), est en conflit tendu avec l’ancien président. De Bruxelles, où il vit avec sa famille, Correa est devenu son principal opposant. L’affrontement entre Moreno et Correa est né de différences d’approches politiques et s’est considérablement aggravé lorsque Moreno a révélé que la situation économique dans laquelle il avait trouvé le pays était critique. En fait, Moreno n’a jamais été le favori de Correa, mais tous les sondages préélectoraux ont indiqué qu’il avait une meilleure image que le vice-président Jorge Glas. Glas est en procédure judiciaire depuis l’année dernière en tant que suspect de délit d’association illégale dans les contrats attribués à la société Odebrecht, dont il aurait bénéficié. Le président a exclu Glas de toutes ses fonctions au gouvernement au début du mois d’août, en raison de ces accusations. Il ne conserve que la charge nominale, mais sans tâche spécifique. La Constitution de l’Équateur implique que le vice-président doive remplir les fonctions qui lui sont assignées par le chef de l’État. Cependant, le président ne peut pas démissionner le vice-président, élu par le peuple.

Catherine TRAULLE

D’après les journaux El Comercio, Noticias et Diario Gestión