Valparaíso brûle… une véritable catastrophe

Douze morts, 2 000 maisons détruites, 10 000 personnes évacuées, c’est la pire catastrophe connue par cette ville mythique. Et le vent continue de souffler… Samedi 12 avril, un incendie de forêt d’origine encore inconnue se déclare sur les hauteurs de la ville. Rien d’inhabituel sauf que, soudain, un vent intense se lève et c’est la catastrophe. Les chaleurs élevées et la sécheresse avaient mis les services de secours sur le qui-vive mais personne ne s’attendait à l’ampleur que le vent allait donner au désastre.

La ville de Valparaíso se caractérise par une vaste baie entourée de 42 cerros (collines), tous plus abrupts les uns que les autres. Au fur et à mesure que l’extension de la ville en faisait sentir le besoin, ces collines furent habitées et les constructions montrent un enchevêtrement impossible de maisons les unes sur les autres. Derrière les cerros, des forêts artificielles d’arbres importés, en particulier l’eucalyptus, un arbre qui pousse vite et donc très rentable économiquement. C’est dans cette forêt que le feu aurait pris, le vent poussant les flammes vers la ville. Les cerros situés au sud de la ville sont les plus affectés : San Roque, El Vergel, Mariposas, Monjas, La Cruz, ces derniers parmi les plus pauvres de la ville. Lundi matin, les services de sécurité annonçaient une reprise des feux vers les cerros Ramaditas et Rocuant.

Pour lutter contre le feu, les autorités utilisent six hélicoptères, 17 avions-citernes et près de 2.000 pompiers et brigadistes spécialisés de la CONAF (Corporación  Nacional Forestal). Pour assister la population sinistrée, le gouvernement a décrété l’État d’exception ce qui donne tout pouvoir à l’armée, dans le cas de Valparaíso, à la Marine de guerre, pour organiser l’évacuation et la sécurité de la population, appuyée par la police et les services du ministère de l’Intérieur.

La présidente Michelle Bachelet a annulé un voyage officiel vers l’Argentine pour installer un poste de coordination des secours au plus près du sinistre. « Les gens de Valparaiso sont courageux », a-t-elle déclaré, « et ils ne sont pas seuls… » Un budget d’urgence sera constitué pour aider les gens qui ont tout perdu à reconstruire leurs maisons. On compte une quinzaine de morts, le plus souvent des personnes âgées qui n’ont pas eu le temps de s’enfuir, mais ce chiffre risque d’augmenter avec le temps.

On ignore encore les causes de l’origine de l’incendie ; deux explications ont été avancées : le vent aurait fait se toucher deux câbles électriques et les étincelles auraient enflammé des feuilles sèches au sol mais le directeur de la CONAF n’y croit pas trop ; le feu a commencé près d’une décharge publique et l’on sait que des petits feux couvent toujours dans ces détritus. D’autres explications seront certainement proposées après les enquêtes de rigueur.

Jac FORTON

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