« La danse du serpent » de Sofía Quirós Ubeda en salle cette semaine

C’est sous ce titre que Ceniza Negra (Cendre Noire) de Sofía Quirós Ubeda (Costa Rica-Argentine-Chili-France) sort en France le 4 mars. Il fut présenté à la Semaine de la Critique du Festival de Cannes, l’an passé.

Photo : Semainedelacritique.com

Selva (13 ans) vit dans une ville côtière des Caraïbes. Après la disparition soudaine de sa seule figure maternelle, Selva est la seule qui reste pour prendre soin de son grand-père, qui ne veut plus vivre. Entre ombres mystérieuses et jeux sauvages, elle se demande si elle aidera son grand-père à réaliser son désir, même si cela peut impliquer de traverser ses derniers moments d’enfance.

« La Danse du Serpent aborde la magie, le deuil, la fin de l’enfance, l’union étroite entre une petite-fille et son grand-père, le fait d’accompagner quelqu’un jusqu’à sa mort, et d’apprendre à être abandonné » explique la réalisatrice. Selva découvre qu’en mourant on ne fait que changer de peau. On peut se transformer en loup, en chèvre, en ombre, en tout ce que l’imagination permet. Une adolescente élevée dans la campagne par ses grands-parents apprend la vie à l’approche de leur mort. De cette dualité naît l’intérêt  du film, son authenticité. Avec la perte de l’innocence vient la conscience du corps et la sensualité.

Sofía Quirós Ubeda est née en Argentine en 1989, mais a grandi au Costa Rica. Elle étudie le cinéma à l’Université de Buenos Aires. Depuis son premier court-métrage, elle travaille avec des acteurs et actrices non-professionnels, et crée des œuvres qui explorent l’intimité des personnages de manière poétique, en mettant en relief l’atmosphère et les émotions. En 2017, son court-métrage Selva est sélectionné à la Semaine de la Critique. Cela a pris 5 ans pour aboutir au long-métrage. « La Danse du Serpent permet d’approfondir le personnage principal, mais aussi d’explorer plus en amont la direction des enfants et des adolescents. Par-dessus tout, cela m’a permis de rencontrer Smachleen Gutiérrez, qui est devenue l’actrice principale des deux films. Quand j’ai commencé à travailler sur le film, je vivais en Argentine, mais je savais que son action aurait lieu au Costa Rica et dans les Caraïbes. » La production a été difficile à monter. «  Sur le tournage nous étions au moins 35 personnes, et nous avons vécu ensemble pendant 40 jours face à la mer. Notre méthode était flexible, en accord avec la nature et son caractère imprévisible comme la pluie et les orages. Le processus était ludique : toute l’équipe technique et les acteurs étaient liés. »

Alain LIATARD

La danse du serpent ou Ceniza Negra (titre original), Costa Rica-Argentine-Chili-France, 2019 ; 82 min. Réalisé par Sofía Quirós Ubeda.