Le Chili invité au 19e festival international du film insulaire de Groix en Bretagne

Le Festival International du Film Insulaire de l’île de Groix (Fifig) est né en 2001, lorsqu’une poignée de Groisillons a souhaité donner la parole aux insulaires du monde entier. D’emblée, l’envie de créer du lien les a guidés et ils se sont employés à rendre ce festival accessible, étonnant, humain et de qualité, proposant des films inédits et invitant des artistes du monde entier.

Photo : Films Insulaires de Groix

L’édition estivale du Fifig est le point d’orgue d’un projet mené à l’année : stage de création vidéo pour les collégiens avec les Tempestaires de Belle-Île, projections sur le caillou, au Quai Branly et même en Sicile. Si le cinéma est le premier langage du Fifig pour rapporter la parole insulaire, le festival a toujours pris vie en dehors des salles obscures. Se mêlent alors aux festivaliers et bénévoles, des réalisateurs, des artistes en tout genre et des invités des îles. A la sortie d’un film, après un débat passionné, autour d’un verre, devant un concert ou en flânant devant les expositions, le temps de quelques jours tous ces mondes se rejoignent.

Pour cette 19eédition, comme nous avons coutume de le dire, le Fifig «met le cap» vers les îles chiliennes. Pourtant c’est bien à Groix qu’est ancrée notre action, et celle-ci s’inscrit dans une dynamique associative locale, essentielle pour garantir l’accès à la culture sur l’île. Le Cinéma des Familles vient d’être acquis par la commune afin d’en confier la gestion à l’association Cinéf’îles qui a défendu ce projet durant de longs mois. 

Sarah FARJOT
Coordinatrice au FIFIG

Le festival du Film Insulaire 2019 aborde pour la première fois le continent sud-américain et donne un coup de projecteur sur les îles chiliennes : l’île de Chiloé, l’archipel Juan Fernandez avec l’île de Robinson Crusoé, les îles de Patagonie, l’île de Pâques ou Rapa Nui … Au programme : du cinéma documentaire et des fictions, des projections en plein-air, des concerts, expositions, débats, spectacles, une radio et une librairie. Du 21 au 25 août à Port Lay, île de Groix. Tous les soirs du festival sont animés par des concerts dans l’ancienne usine de Port Lay. Lors de concerts on pourra écouter le groupe chilien Valparaiso de Mora Luca.

Chaque année, le festival organise des expositions en lien avec l’île ou l’archipel à l’honneur. Avec un regard toujours porté vers l’insularité, les œuvres exposées peuvent aussi bien être des photographies, des vidéos, des peintures ou des installations multimédias. Le Festival se déroule dans le port et aux alentours de Port-Lay, sur l’île de Groix. Ce port est l’un des plus petits de Bretagne, il est spécialement aménagé pour l’occasion.

Le festival organise, en fonction des films projetés, des débats thématiques avec des réalisateurs et d’autres personnalités du monde insulaire. Parmi les invités chiliens, sont à l’honneur le photographe Rodrigo Gómez Rovira, le réalisateur Patricio Guzmán, dont on présente deux de ses films (Bouton de Nacar et L’île de Robinson Crusoé), José Domingo Rivera qui a réalisé le film sur l’île de Paques YorgosGeorgi Lazarevski, Zona Franca, tourné dans la Patagonie chilienne, Tiziana Panizza avec son film Tierra Sola, filmé en Rapa Nui, Iñaki Moulian et La isla y los hombres, entre autres. Ce sont une quinzaine de longs et courts métrages chiliens filmés dans les îles chiliennes dont un certain nombre sont en compétition.

La soirée d’ouverture présente la création (film, photographies et mise en musique par Mathilda Haynes) du Chilien Rodrigo Gomez Rovira intitulée Ultime Sud (Último Sur). «En Terre de Feu, on ne nomme pas le sud, il n’existe plus. La contemplation est quotidienne, le rapport au temps différent, en décalage avec nos sociétés. Les forces naturelles alimentent la poésie du lieu et façonnent le caractère de ses habitants. Le bout du monde n’est pas une métaphore, il est concret, palpable, permanent, c’est, el Último Sur» dit le photographe et réalisateur de Valparaiso.

Le festival Insulaire de Groix décerne cinq prix : L’île d’or (1er prix du jury), Prix Lucien Kimitété (2e prix du jury), Coup de cœur du jury, Prix du public et le Prix du jury jeune (compétition de courts métrages).

Olga BARRY