Joe Biden parle immigration avec le président mexicain et boucle le sommet de l’APEC à San Francisco

Joe Biden a rencontré vendredi à San Francisco son homologue mexicain Andrés Manuel López Obrador (AMLO) pour parler d’immigration, en marge d’un sommet des pays du pourtour Pacifique qui a acté les lignes de fracture géopolitiques du moment, de l’Ukraine à Gaza.

 Photo : APEC

Le président américain a assuré, au dernier jour de la réunion des dirigeants de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (Apec), qu’il ne pouvait avoir de meilleur partenaire que le Mexique. Joe Biden a remercié son homologue de l’aider à relever le défi de la crise migratoire à la frontière des deux pays, en reconnaissant : « Je sais que ce n’est pas facile. » Il a aussi évoqué le travail des deux pays contre le trafic de fentanyl, puissant opiacé de synthèse à l’origine de dizaines de milliers de surdoses chaque année aux États-Unis. Le président mexicain a qualifié la relation entre les deux pays d’excellente. L’entretien a été organisé au lendemain d’une rencontre entre AMLO, surnom du président mexicain, et son homologue chinois Xi Jinping, manifestant la compétition intense que se livrent Washington et Pékin jusqu’aux portes de l’Amérique.

Pékin a investi massivement dans de nombreux pays émergents, y compris en Amérique latine. Joe Biden veut proposer une alternative américaine séduisante, par exemple en concluant des accords divers et variés au sein de l’Apec, qui rassemble 21 pays pesant ensemble 60 % de l’économie mondiale. Avec le Mexique, le président américain démocrate a une autre priorité : répondre aux arrivées de migrants en grand nombre à la frontière entre les deux pays, longue de plus de 3 000 kilomètres.

Joe Biden, qui brigue un second mandat, fait face à des attaques répétées de ses adversaires politiques contre sa politique migratoire, mais aussi à une grogne montante de responsables locaux démocrates. Joe Biden assure qu’il veut agir avec humanité, tout en prenant, dans les faits, des décisions qui restreignent nettement l’accès au territoire américain. Vendredi dernier, AMLO a remercié son homologue d’avoir mis en place des voies légales d’immigration.

Il a aussi évoqué les ravages causés par le fentanyl aux États-Unis, fabriqué à base de produits provenant très souvent de Chine, qui est un autre sujet qui empoisonne la campagne de réélection du démocrate de 80 ans. Joe Biden avait d’ailleurs obtenu de Xi Jinping un engagement à lutter davantage contre ce trafic, lors d’un sommet mercredi entre les deux présidents, qui a permis de renouer un dialogue en souffrance depuis un an.