Le 32e festival Biarritz Amérique latine se déroule du 23 au 29 septembre, avec cette année un focus sur le Chili

Entre cinéma, littérature, musique, danse, gastronomie et artisanat, l’ensemble du continent sud-américain va être célébré pendant une semaine remplie de surprises et de nouveautés. Depuis près de 25 ans, l’Institut des Hautes Études de l’Amérique latine est un partenaire privilégié du festival et propose, lors de chaque édition, une journée de réflexion sur l’un des pays. Cette année c’est le Chili.

Photo : FBAL 

Le cinéma, la littérature, la musique, la danse, la gastronomie et l’artisanat sont une nouvelle fois à l’honneur lors du festival Biarritz Amérique latine. La 32ᵉ édition s’installe cette année pour sept jours pleins, du samedi 23 au vendredi 29 septembre. Nouveauté de l’édition 2023, un jour supplémentaire, samedi 30, sera dédié à la projection des films primés au cinéma Le Royal.

Cette année, un focus sur le Chili est prévu, mais la culture de tout le continent latino-américain sera mise à l’honneur, notamment via la sélection de films (longs et courts métrages, documentaires) en compétition et hors compétition. Le 11 septembre 1973, un coup d’État fomenté par Augusto Pinochet mettait fin à la présidence du socialiste Salvador Allende, élu trois ans plus tôt. Le festival est ainsi l’occasion, 50 ans après, de « célébrer la culture chilienne », comme l’explique Serge Fohr, le président de l’événement. Des réflexions sur l’évolution du pays seront mises sur la table, ainsi que sur les conséquences de ce coup d’État et la situation actuelle au Chili. « Le festival tournera autour de quatre moments forts qui ont marqué les esprits, au niveau européen notamment, à propos de l’Amérique latine : la révolution mexicaine et la révolution cubaine, la mort de Che Guevara, en Bolivie, en 1967, et la chute de Salvador Allende, au Chili, en 1973 », retrace le président du festival de Biarritz Amérique latine.

Depuis près de 25 ans, l’Institut des Hautes Études de l’Amérique latine (IHEAL, Université Sorbonne Nouvelle) est un partenaire privilégié du Festival Biarritz Amérique latine et propose, lors de chaque édition, une journée de réflexion sur l’un des pays ou l’un des thèmes à l’honneur dans le cadre de la programmation cinématographique. Autour de spécialistes reconnus (historiens, politistes, sociologues, géographes, anthropologues, économistes, etc.) et familiers du terrain, ces rencontres prennent la forme d’une discussion entre les différents intervenants, s’adressent à un vaste public et ont pour vocation de donner des clés de compréhension sur l’Amérique latine contemporaine.

Un demi-siècle après le coup d’État : le Chili de 2023

Que nous dit la séquence politique dans laquelle le Chili est plongé depuis près de quatre ans ? De l’explosion sociale de 2019, symptôme d’une société minée par la gouvernance néolibérale, jusqu’à la rédaction d’une constitution avant-gardiste en 2022, en passant par l’élection d’un jeune président de la République issu de la gauche radicale en 2021, un vent de contestation et de renouveau institutionnel a soudainement soufflé sur un pays que beaucoup disaient figé dans un conservatisme plongeant ses racines dans la longue durée. Mais le rejet par référendum du projet constitutionnel qui était censé rompre avec les derniers héritages des années Pinochet, ainsi que les difficultés auxquelles est confronté le gouvernement du président Gabriel Boric et les succès récents de l’extrême-droite, ont brutalement inversé la tendance et laissé l’impression d’une société dépourvue de toute boussole.

À l’heure où l’on célèbre le cinquantième anniversaire du coup d’État du 11 septembre 1973, qui mit un terme à l’expérience progressiste de l’Unité populaire et inaugura une longue dictature militaire, le Chili apparaît plus fracturé que jamais. Faut-il voir dans les clivages contemporains les traces de blessures héritées d’un passé encore brûlant ? Ou, au contraire, des dynamiques radicalement nouvelles de polarisation sociale et politique ? Quels scénarios semblent envisageables pour sortir de la crise ? Autour de spécialistes reconnus, cette journée sera l’occasion de dresser un bilan global sur l’état d’un pays qui, à bien des égards, fait figure de laboratoire et donne à penser bien au-delà de ses propres frontières.

Avec Mathilde Allain (Université Sorbonne Nouvelle, IHEAL), Franck Gaudichaud, (Université Toulouse – Jean Jaurès), Jean Mendelson (ancien ambassadeur) et Jimena Obregón Iturra (Université de Rennes 2). Les Rencontres de l’IHEAL sont organisées et animées par Olivier Compagnon, professeur d’histoire à l’Université Sorbonne Nouvelle (Institut des hautes études de l’Amérique latine) et membre de l’Institut universitaire de France.

D’après le catalogue du festival