Les éditions Grasset viennent de publier la bande dessinée d’après le roman de Gabriel García Márquez, né le 6 mars 1927 à Aracataca en Colombie et mort le 17 avril 2014 à Mexico. Romancier, nouvelliste, mais également journaliste et militant politique, il reçoit en 1982 le prix Nobel de littérature
En 1985 paraissait un des romans les plus marquants de Gabriel García Márquez qui avait reçu le prix Nobel de littérature trois ans plus tôt (édition française en 1987). Il raconte une des plus belles histoires d’amour de la littérature, un amour de plus de cinquante ans avec des amants séparés par la vie. En deux mots : à peine sorti de l’adolescence, Florentino Ariza tombe amoureux de la belle Fermina Daza, il lui jure une fidélité absolue. Mais la jeune fille, poussée par son père, accepte d’épouser un brillant médecin, Juvenal Urbinoauprès de qui elle passera une vie faite davantage de routines que d’émotions, pendant que Florentino, tout en progressant dans la société locale, devient un séducteur invétéré sans cesser d’attendre la fin du couple de la femme espérée. Cela se produit avec la mort de Juvenal. La désormais vieille dame est enfin libre, l’amour peut s’épanouir. L’action se passe à Carthagène des Indes (ville où est enterré Gabo) à la fin du XIXe siècle.
L’adaptation graphique de Ugo Bertotti est une merveille. Il a fallu réduire le texte original (Cinq cents pages dans la version originale), cela a été fait dans un plein respect, l’essentiel, mais surtout l’esprit du roman ont été préservés, ceux qui ont lu le roman ne seront pas frustrés, comme c’est souvent le cas, et ceux qui le découvriront à partir de cet ouvrage n’auront qu’une envie, le lire dans son intégralité.
Ce qui ressort des dessins, en dehors de leur propre beauté, c’est la vie dans une belle ville coloniale, classique et colorée, l’animation des rues et des places, la luxuriance de la nature tropicale, tout cela en même temps symbolisé mais réaliste. Il joue très habilement sur les couleurs, sur le format des vignettes, bref cet album est un vrai régal.
Christian ROINAT
L’amour aux temps du choléra, roman graphique adapté de l’italien par Nicolas Sécheret d’après la traduction française d’Annie Morvan, éd. Grasset, 125 p., 20,90 €.


