« L’appel de la tribu » dernier roman de Mario Vargas Llosa, prix Nobel de littérature, aux éd. Gallimard

Du marxisme le plus orthodoxe au libéralisme, l’écrivain péruvien Mario Vargas Llosa, prix Nobel de littérature, partage son cheminement intellectuel dans l’Appel de la tribu, un nouveau roman autobiographique publié par les éditions Gallimard.

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Dans Le poisson dans l’eau, aux éd. Gallimard, 1995, la première partie de son autobiographie, Mario Vargas Llosa partageait avec ses lecteurs deux périodes décisives de son existence : d’une part, le temps de son enfance, de son adolescence et de sa jeunesse ; d’autre part, les trois années qu’il a consacrées à parcourir le Pérou, entre 1987 et 1990, en tant que candidat à l’élection présidentielle.

L’appel de la tribu, reprend d’une certaine manière ce récit et nous livre une autre partie de son autobiographie. Mais, à la différence de la précédente, qui reposait sur un récit factuel, il propose un autoportrait intellectuel, dont le but est de nous aider à mieux comprendre l’évolution de sa pensée politique. Nous sommes ainsi invités à découvrir les sept auteurs qui ont marqué son passage du marxisme le plus orthodoxe au libéralisme, grâce à une analyse de leurs œuvres. Il s’agit d’Adam Smith, de José Ortega y Gasset, de Friedrich August von Hayek, de sir Karl Popper, de Raymond Aron, de sir Isaiah Berlin et de Jean-François Revel. L’approche, passionnée et brillante, nous révèle de nouveaux aspects de la pensée de ces philosophes, ainsi que de la trajectoire vitale et intellectuelle du grand romancier péruvien.

Biographie de Mario Vargas Llosa

Mario Pedro Vargas Llosa est un écrivain péruvien et espagnol. Né à Arequipa le 28 mars 1936. Il est élevé par sa mère divorcée et ses grands-parents maternels, à Cochabamba (Bolivie), puis au Pérou. Après des études à l’Académie militaire, il épouse sa tante (la belle-sœur de son oncle maternel), Julia Urquidi. Il tirera de ce mariage la matière de La tante Julia et le scribouillard. Étudiant de lettres et de droit à l’université de San Marcos, puis de littérature à l’université de Madrid, il publie son premier recueil de nouvelles, Les caïds, en 1959. 

Il s’installe ensuite à Paris, où il exerce diverses professions : traducteur, professeur d’espagnol, journaliste pour l’agence France-Presse. En 1963 paraît La ville et les chiens, son premier succès littéraire, qui sera traduit en une vingtaine de langues. Séduit par Fidel Castro et la révolution cubaine, il se rend à La Havane. Il rentre en Europe avec une nouvelle épouse, Patricia. Au début des années 70, l’auteur exprime pourtant ouvertement sa rupture avec la révolution castriste et les mouvements d’extrême-gauche. Lors de son séjour en Europe, il se lie d’amitié avec d’autres jeunes auteurs, futurs piliers du boom latino-américain.

De retour au Pérou, il est candidat du Front démocratique à l’élection présidentielle péruvienne. Battu, il abandonne le Pérou, reprend ses activités littéraires et regagne Londres. La nationalité espagnole lui est accordée en 1993. Citoyen du monde, il vit entre Lima, Madrid, Londres et Paris. Parmi ses autres romans, on retient Conversation à la cathédrale (1969), Pantaléon et les visiteuses (1973), La Guerre de la fin du monde (1982), Qui a tué Palomino Molero ? (1986), Éloge de la marâtre (1990), La Fête au bouc (2000), Le Paradis un peu plus loin (2003), Tours et détours de la vilaine fille (2006), Le Rêve du Celte (2010) et Le Héros discret (2013). Il est lauréat du prix Nobel de littérature 2010 « pour sa cartographie des structures du pouvoir et ses images aiguisées de la résistance de l’individu, de sa révolte et de son échec ». Mario Vargas Llosa est aussi lauréat du Prix Cervantès en 1994 et du prix Carlos Fuentes en 2012.

D’après éd. Gallimard

L’appel de la tribu par Mario Vargas Llosa, traduit de l’espagnol (Pérou) par Albert Bensoussan et Daniel Lefort aux éd. Gallimard dans la Coll. « Du Monde entier », 320 p., 22 euros.