Les éditions Métailié viennent de publier Les Remplaçants, de Bernardo Carvalho, traduit du brésilien par Elisabeth Monteiro Rodrigues. Dans le journal Libération de ce samedi 4 octobre le critique Philippe Lançon propose un élogieuse critique.
Bernardo Carvalho est né en 1960 à Rio de Janeiro. Romancier, journaliste et traducteur, il vit à São Paulo. C’est d’abord en tant que journaliste que Carvalho commence à écrire. Il est correspondant à Paris et à New-York pour La Folha de Sao Paulo et rédige aussi des critiques pour les pages littéraires du journal. En 1993, il se fait connaître avec la publication d’un recueil de nouvelles, Aberration, bien accueilli par la critique brésilienne. Deux ans après, il s’essaye au théâtre en écrivant une pièce, mais c’est le roman qui va devenir son genre de prédilection, et qui va lui permettre de rencontrer le succès, tant dans son pays qu’à l’étranger. Ses huit romans ont ainsi été traduits dans une dizaine de langues. Mongolia, a reçu en 2003 le prestigieux prix Jabuti du meilleur roman au Brésil. Bernardo Carvalho compte aujourd’hui parmi les plus grandes figures de la littérature sud-américaine.
Les Remplaçants
Pendant la dictature brésilienne, un père et son fils survolent la forêt amazonienne dans un coucou. Tandis que le père se livre à des transactions obscures en association avec les militaires, l’enfant lit avec passion un roman de science-fiction où, après la fin de notre planète, un groupe d’élus explore l’espace.
Avec une habileté étonnante et un style limpide, Bernardo Carvalho laisse entrevoir les similarités troublantes qui se dessinent entre cette page de l’histoire brésilienne et le récit dystopique. Plus tard, les souvenirs de l’enfant viendront s’inscrire dans la vie de l’adulte qu’il est devenu et éclairer les problèmes les plus brûlants de notre actualité.
Réflexion profonde et troublante sur le Brésil de la deuxième moitié du XXe siècle, ce texte mêle les questions écologiques urgentes, la folle quête de la richesse sans limites, et surtout l’histoire saisissante d’un père et de son fils. Un grand roman, féroce et émouvant.
Aux éditions Métailié
Les remplaçants de Bernardo Carvalho, traduit du brésilien par Elizabeth Monteiro Rodrigues aux éditions Métailié, 23 p., 23 euros. Ebook 9,99 euros.