«Transmitzvah», un film argentin de Daniel Burman, en salle le 14 mai…

Transmitzvah, explique Daniel Burman raconte la quête d’identité, qui va bien au-delà des questions de genre. C’est une comédie existentielle et humaine sur le fait de se découvrir soi-même et de découvrir les autres, y compris cet autre qui vit en nous et avec lequel nous avons parfois du mal à nous réconcilier. C’est un retour aux racines, un chemin pour se réinventer et écrire ses propres règles, loin des stéréotypes et des jugements. Le chemin vers ce que nous sommes est un voyage que chacun de nous peut et doit entreprendre. Transmitzvah raconte l’histoire d’un amour fraternel, celui de deux frères et sœurs qui, à travers leur parcours, révèlent leurs blessures, échangent une partie d’eux-mêmes et, ensemble, cherchent à réaffirmer leur propre identité. C’est aussi une histoire joyeuse et musicale, portée par un héritage et une volonté de se réécrire.

Les questions de quête identitaire ont souvent été au centre des précédents films de Daniel Burman. Le réalisateur juif argentin confie même qu’il s’agit d’une thématique qui le passionne, voire l’obsède. Avec Transmitzvah, il va jusqu’à explorer une double quête. Mumy Singer est une chanteuse trans à succès qui revient en Argentine pour renouer avec sa famille yiddish et son passé. Plus jeune, elle avait défié les traditions en refusant de faire sa Bar-mitsvah. Aujourd’hui, bien affirmée dans le corps qui est le sien, elle décide d’embrasser toutes les composantes qui font sa personnalité de trans juive et d’organiser… sa transmitzvah !

Et pendant que Mumy Singer élabore son rite de passage original, Daniel Bruman élabore une comédie dramatique-musicale extravagante et délicieusement pop. Consciente ou non, on sent l’influence considérable du cinéma de Pedro Almodovar partout autour de cette sucrerie douce-amère qui coche toutes les cases de ce qu’elle entreprend avec un panache exalté. Transmitzvah est souvent drôle comme une bonne comédie au ton subtilement fantaisiste, parfois âpre comme un drame qui regarde droit dans les yeux des thématiques existentielles douloureuses et grisant comme un chouette film musical aux mélodies entraînantes.

Porté passionnément par l’actrice trans espagnole Pénélope Guerrero dont l’interprétation de haut vol aurait largement pu éclipser celle surmédiatisée de Karla Sofia Gascon dans Emilia PérezTransmitzvah marie quête identitaire et réflexion sur l’appartenance à une communauté dans une œuvre ludique et intelligente, dont on saluera tant la mise en scène imaginative que le sens du dialogue ciselé. « Je n’ai pas besoin d’être tolérée, je ne suis pas du gluten » lance Mumy. Des répliques pareilles, on s’en délecte !