« Ce sont trois vieilles femmes qui habitent une grande maison, très vielle elle aussi. Dans la grande maison, vit un garçon d’environ quinze ans »… Pur premier roman traduit en français de l’écrivaine brésilienne.
Pur – Trois lettres qui, ailleurs, évoqueraient l’innocence et la clarté. Ici, elles résonnent comme une condamnation. Brésil, années 1930. À Santa Graça, village du Minas Gerais, la pureté est un projet meurtrier. Un mot d’ordre implacable. Un idéal qui assassine. L’idéologie eugéniste fait rage, en Europe comme au Brésil : il faut purifier, épurer, effacer. Dans ce microcosme gangrené par la ferveur religieuse et l’injustice sociale et raciale, chacun porte en lui la violence d’un monde qui se rêve sans Noirs, sans difformités, sans impuretés. Dans une polyphonie brutale, les voix s’exposent, s’entrechoquent, nous enferment. Pur est un texte incandescent qui ne laisse aucune échappatoire. Derrière l’histoire, c’est une mémoire occultée qui ressurgit. Derrière les voix, ce sont nos sociétés que l’on entend résonner.
Une autrice primée et engagée
Nara Vidal est née à Guarani dans le Minas Gerais, au Brésil. Romancière, nouvelliste, essayiste, éditrice et traductrice. Elle a reçu le prix APCA 2024 du meilleur roman brésilien pour Pur, les prix Oceanos et APCA pour Sorte (Moinhos éditions). Son recueil, Mapas para desaparecer, a été finaliste du prix Jabuti, le plus prestigieux prix littéraire au Brésil et a été élu livre de l’année par l’Union brésilienne des écrivains (UBE). Son roman Eva (Todavia éditions, 2022) a été finaliste du prix São Paulo Literature. Elle est titulaire d’une licence en littérature de l’UFRJ et d’un master en arts et patrimoine culturel de la London Met University. Elle vit en Angleterre. Son œuvre interroge avec finesse et profondeur les mécanismes de domination, les silences historiques et les contradictions d’une identité nationale.
D’après éd. La Place (Belgique).
Pur est traduit par Mathieu Dosse (lauréat du Prix Gulbenkian-Books 2017 et du Grand Prix de la Traduction de la Ville d’Arles 2016). 128 p., 16 euros.