Diana Mondino, économiste issue du privé et âgée de 65 ans, a pour missions de défendre une politique étrangère alignée sur les démocraties occidentales et de détricoter l’image de populiste adossée au nouveau président
Photo : L’Opinion
Droite dans ses bottes et en opération séduction, Diana Mondino, la nouvelle ministre des Affaires étrangères argentine, est venue en France – du 19 au 21 décembre – pour défendre la politique du président Javier Milei. « On nous présente comme des ogres mangeurs d’enfants, alors que notre priorité est le respect de la liberté d’autrui », a-t-elle indiqué au Figaro. Ce faisant, elle rejette le terme « populiste », accolé au nouvel homme fort de Buenos Aires. « C’est tout le contraire : nous sommes avant tout des libéraux, et nous n’avons rien promis d’immédiat. Le Président lui-même a averti qu’il faudrait entre dix-huit et vingt-quatre mois pour faire baisser l’inflation », tient-elle à souligner.
Astucieusement, le parallèle est dressé avec… Emmanuel Macron. Les deux chefs d’État partageraient une « volonté de réformes », et une « méthode pour les mener fondée sur l’importance du soutien de l’opinion publique ». Pour l’heure, le président Milei œuvre : il y a son projet d’un vaste train de réformes (664 articles) qui nécessitent, selon lui, de déclarer l’état d’« urgence publique » (ce qui lui permettrait de s’arroger des prérogatives du Parlement pour deux ans, autorisation renouvelable une fois) et un « méga-décret » de dérégulation massive (300 normes et lois abrogées ou modifiées), qui a provoqué d’importantes manifestations et la perspective d’une grève générale pour le 24 janvier.
« Ces critiques n’ont pas lieu d’être, car les décrets sont prévus par la Constitution. Alberto Fernandez [le président sortant, NDLR] y a eu recours pendant son mandat sans que ceux qui s’indignent aujourd’hui ne trouvent rien à redire », balaye Diana Mondino auprès du Figaro. La ministre des Affaires étrangères fait le pari de séduire les entreprises étrangères : « L’Argentine est décidée à jouer avec les mêmes règles que les autres pays.» L’enjeu, décrit-elle, est capital : la diplomatie est un « outil qui doit aider à régler les problèmes économiques du pays ». « 60 % des enfants argentins vivent sous le seuil de pauvreté : c’est ça, notre priorité. » Signe de la volonté de Buenos Aires de rester dans le camp occidental : le pays n’a finalement pas souhaité rejoindre le bloc des BRICS, rapporte RFI.
D’après l’Opinion