Le festival « Filmar » dédié au cinéma d’Amérique latine fête ses vingt-cinq ans

À Genève, le festival « Filmar en América latina », plus important événement culturel de Suisse dédié à l’Amérique latine, fête ses vingt-cinq ans du 17 au 26 novembre. Au menu: soixante films – dont trente-cinq avant-premières suisses – d’une dizaine de pays d’Amérique latine et de Suisse. « Filmar » entend continuer sur la lancée de l’édition 2022 qui a enregistré une fréquentation record de 22 000 festivaliers. La 25e édition du festival s’ouvre à l’Alhambra ce vendredi 17 novembre avec Tótem, de Lila Avilés, un film qui représentera le Mexique aux Oscars 2024.

Photo : Filmar

Fondé en 1999 et basé à Genève, le Festival « Filmar » soutient le cinéma indépendant et les cinéastes d’Amérique latine. En novembre de chaque année, il propose de visionner des œuvres ancrées dans les réalités sociales et politiques du continent à travers de grands classiques et de nouveaux films, dont beaucoup d’avant-premières. C’est aussi une plateforme qui met en lumière les minorités, dont les cultures indigènes et afro-descendantes ainsi que les communautés LGBTIAQ+. Deux prix d’une valeur de 4000 francs chacun sont remis dans le cadre de la 25e édition du festival. Huit films figurent en compétition pour le Prix du public du Focus Sud et huit autres sont en lice pour le Prix du jury des jeunes attribué à un premier film. Plusieurs d’entre eux, comme Regra 34 de Julia Murat (Brésil), Autoerótica d’Andrea Hoyos (Perou) et El Eco de Tatiana Huezo (Mexique), sont des portraits de femmes par des femmes.

Depuis ses débuts, le festival s’emploie à dévoiler le visage multiple de l’Amérique latine grâce à une programmation riche, militante et engagée. Cette édition thématise notamment les multiples facettes du féminisme, les parcours migratoires et les déracinements ainsi que l’éco-activisme et les droits des peuples indigènes. Désormais incontournable, la section Historias queer s’intéresse à la diversité des identités et met à l’honneur le réalisateur et scénariste argentin Marco Berger.

Pour ses vingt-cinq ans, « Filmar » propose quatre films emblématiques du cinéma latino-américain: Barravento du Brésilien Glauber Rocha, La Estrategia del Caracol du Colombien Sergio Cabrera, La Niña Santa de l’Argentine Lucrecia Martel et Salvador Allende du Chilien Patricio Guzmán. Celui-ci figure aussi parmi les films visant à marquer les cinquante ans des coups d’États militaires en Uruguay et au Chili. « Le cinéma chilien ne s’est jamais coupé de l’histoire de son pays. Même les jeunes cinéastes chiliens en parlent, avec leurs propres codes et leur propre lecture des événements passés », souligne dans La Matinale du 17 novembre Vania Aillon, directrice du festival.

La programmation 2023 se distingue également par des thématiques captivantes : l’éco-activisme et les droits des peuples indigènes à travers des documentaires marquants tels que Berta soy yo de Katia Lara (Honduras) et La rebelión de las flores de María Laura Vásquez (Argentine) ; les parcours migratoires avec des films évocateurs tels que Llamadas desde Moscú de Luis Alejandro Yero (Cuba) et Lejos de casa de Carlos Hernández Vázquez (Mexique) ; les multiples facettes du féminisme à travers plusieurs portraits de femmes, dont Levante de Lillah Halla (Brésil) et Autoerótica d’Andrea Hoyos (Pérou). Cette année marquant aussi les 50 ans des coups d’État au Chili et en Uruguay, Filmar offre des clés de lecture de ces événements avec, entre autres, Salvador Allende (Chili) de Patricio Guzmán et Para no olvidar (Uruguay) de Laura Gabay. Filmar propose aussi un focus cinéma queer à travers la section Historias Queer et une muestra dédiée au réalisateur argentin Marco Berger. FILMARcito, la section pour les enfants, invite à découvrir des longs et courts-métrages ludiques autour de l’amitié et de l’environnement. Huit films concourront pour le Prix du public – FOCUS SUD, tandis que huit autres seront en lice pour le Prix du Jury des jeunes – OPERA PRIMA. Les deux récompenses seront remises lors de la 25e cérémonie de clôture, le 26 novembre, à l’Auditorium de la Fondation Arditi.