À Lyon le lundi 11 septembre une journée complète de commémoration sur le Chili

Commémoration artistique et militante du cinquantenaire du coup d’État militaire du 11 septembre 1973 au Chili. Proposée par les Nouveaux Espaces Latinos en partenariat avec ICI 3.8 et soutenu par la Villa Gillet. Conception artistique Nicole Mersey Ortega. En collaboration)on avec Olga Barry, Ana Benito et Sylvie Mongin Algan. Avec la participation de Patricia Artés & NICE, Mario Paul Ahues, Alizée, Bing.llü, Vladimir Delva, Geiq-Th..tre, Manuela Guevara, La Bande, la troupe de Piedras Blancas, Nicolas Lange, Gwenael Morin, Guy Naigeon, Miguel Parra Urrutia, Mónica Pérez, Marie-Emmanuelle Pourchaire, Claire Rengade, Elsa Rocher, Rub., 30 SOMOS, Youpron…

Photo : Espaces Latinos

OLLA COMÚN / NI PERDÓN NI OLVIDO

Une journée politique et militante pensée par des artistes. Une journée-cérémonial pour les mort·es, les torturé·es, les exilé·es de la dictature militaire chilienne. Être là, ce jour-là, en tant que manifestant·es, en tant que vivant·es, en tant qu’ami·es, en tant qu’artistes qui prêteront leurs voix et leurs existences pour que les disparitions de milliers des vivant·es ne s’effacent jamais. Pour que les mort·es parlent. Une journée consacrée aux absent·es, à la perte et à la disparition. Une journée pour celles et ceux qui ont enduré des horreurs inénarrables et les crimes de la dictature. Cette journée commémorative est là pour exiger justice et réparation.

50 ANS APRÈS / NI PERDÓN NI OLVIDO

Pour que les coupables soient jugés, / Pour que les familles des disparu·es trouvent les restes de leurs amours, leurs familles, leurs ami·es. / Pour les mutilé·es de 2019, / Pour le respect des minorités, / Pour la fin du racisme, / Pour que la violence policière soit condamnée au Chili, en France et partout dans le monde, / Pour que plus jamais, plus jamais on ne tue l’espoir, /Pour que le fascisme et tous les autoritarismes disparaissent enfin de la planète terre. Nicole Mersey Ortega

10 H – RENDEZ-VOUS AUTOUR D’UN PREMIER CAFÉ

11 H – 13 H – « OLLA COMÚN » / « MARMITE COLLECTIVE »
Avec Ana Benito, Nicole Mersey Ortega et Cannelle et Piment

Cuisiner ensemble un plat chilien : un acte vital, politique et l’occasion de se raconter l’histoire du Chili. La « Olla común » est une activité politique et solidaire pratiquée au Chili depuis les temps de la dictature, pour faire face à la misère en temps de répression. Une activité solidaire et populaire réactivée en temps de révolte. 

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10 H 30 – 11 H 30 – « PULPO N°1 » 
Proposé par Sylvie Mongin Algan, ICI 3.8.

Rendez-vous pour lire ensemble en langue originale un texte de théâtre chilien contemporain. Voces en el barro  / Des voix dans la boue de la dramaturge Mónica Pérez. Sur réservation, niveau requis : comprendre en espagnol ce qui suit.

«Voces en el barro» es parte de las doce obras escritas por mujeres, rescatadas por el trabajo del Núcleo de Investigación y Creación Escénica (NICE), del cual Patricia Artés junto a Maritza Farías y Lorena Saavedra, forman parte. La obra fue una de las ganadoras de la VI Muestra Nacional de Dramaturgia del año 2000. Llevada al teatro en 2023 por la plataforma Escena Crítica y Memoria, y dirigida por Patricia Artés, «Voces en barro» relata la historia de cinco hermanas sobrevivientes de la violencia patronal, de la pobreza y de una vida de campo en condiciones precarias. Al mismo tiempo, evidencia sus aprendizajes y experiencias, así como la rebeldía ante un destino que parece, a primera vista, inevitable. El texto, a pesar de su crudeza, y gracias a la hermosa sensibilidad de Mónica Pérez, logra dotar de dignidad la miseria, profundizar en la complejidad de la pobreza, y recordarnos que donde haya miseria y opresión habrá rebeldía.

La pièce fait partie de douze pièces écrites par des femmes, sauvées de l’oubli grâce au travail du Centre de Recherche et de Création Scénique dont Patricia Artés fait partie. La pièce avait été l’une des lauréates des 6èmes Rencontres nationales d’écriture dramatique en 2000. 

Portée au théâtre en 2023 par la plateforme Escena Crítica y Memoria, et mise en scène par Patricia Artés, « Voces en barro / Des voix dans la boue » raconte l’histoire de cinq sœurs qui survivent à la violence des patrons, à la pauvreté et à une vie à la campagne dans des conditions précaires. En même temps, il révèle leur apprentissage et leurs expériences, ainsi que leur rébellion face à un destin qui semble, à première vue, inévitable. Le texte, malgré sa crudité, et grâce à la belle sensibilité de Mónica Pérez, parvient à donner de la dignité à la misère, à plonger dans la complexité de la pauvreté, et à nous rappeler que là où il y a de la misère et de l’oppression, il y aura de la rébellion.

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12 H – 13 H 00 « PULPO N°2 » 

Proposé par Sylvie Mongin Algan, ICI 3.8.

Rendez-vous pour lire ensemble en langue originale le roman chilien contemporain Space Invaders de Nona Fernández dont l’adaptation théâtrale fut présentée par le Festival Sens Interdits en 2021.

Sur réservation, niveau requis : comprendre en espagnol ce qui suit.

Space Invaders fue un videojuego primitivo, muy popular en los ’80, que consistía en disparar a unos espantajos extraterrestres que caían en cascada desde la parte superior de la pantalla. En su novela epónima, Nona Fernández ahonda en las memorias fragmentadas de un grupo de niños, sobre el llamado “casos degollados”, uno de los más horribles crímenes de la dictadura de Pinochet. Se refiere a los sueños de una generación convertidos en pesadillas que todavía hoy supuran en sus noches. Con una belleza conmovedora, Space Invaders atraviesa la amistad, la traición, y la dictadura de Pinochet.

Space Invaders était un jeu vidéo primitif, très populaire dans les années ’80, qui consistait à tirer sur des épouvantails extraterrestres qui tombaient en cascade du haut de l’écran. Dans son roman éponyme, Nona Fernández plonge dans les souvenirs fragmentaires d’un groupe d’enfants à propos de l’affaire dite « des égorgés », l’un des crimes les plus horribles de la dictature de Pinochet. Elle y parle des rêves d’une génération qui se sont transformés en cauchemars qui aujourd’hui encore du purent dans leurs nuits. D’une beauté poignante, Space invaders traverse l’amitié, la trahison et la dictature de Pinochet. 

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13 H – « CARBONADA Y MÚSICA »

 Pause repas autour de la « Olla común », plat unique. 

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14 H 30 – 16 H – « PULPO N°3 » 
Proposé par Sylvie Mongin Algan, ICI 3.8.

Rendez-vous pour lire ensemble en langue originale un texte de théâtre chilien contemporain : « Esto podría durar, y durar, y durar, y durar, » / « Ça pourrait durer et durer et durer et durer… » du dramaturge Nicolas Lange. Texte Lauréat du concours national d’écriture dramatique 2020. 

Sur réservation, niveau requis : comprendre en espagnol ce qui suit.

La obra se articula como un collage de tres historias de amor LGBTQI+ inspiradas de hechos reales: las declaraciones de un hombre gay que se suicida en una cárcel de Puerto Montt, una pareja que muere quemada en su casa en Texas, y una bruja que colabora con la dictadura de Pinochet para encontrar a un grupo de opositores homosexuales que se esconden en la isla de Chiloé… Un zoom a la intimidad amorosa homosexual versus la generalidad obscena del discurso de odio.

La pièce s’articule comme un collage de trois histoires d’amour LGBTQI+ inspirées de faits réels : les déclarations d’un gay qui se suicide dans une prison de Puerto Montt, d’un couple qui s’immole par le feu dans sa maison au Texas, et d’une sorcière qui collabore avec la dictature de Pinochet pour retrouver un groupe d’opposants homosexuels se cachant sur l’île de Chiloé… Un zoom sur l’intimité amoureuse homosexuelle face à l’obscénité générale du discours de haine.

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DE 15 H À 20 H – « TIZADA » / « À VOS CRAIES ! » 

Activité accompagnée par Elsa Rocher, Nicole Mersey Ortega, Marion Lechevalier collectif La Bande.

Intervention urbaine participative.

Le slogan NI PERDÓN NI OLVIDO, NI PARDON NI OUBLI sera dessiné en grand à la craie devant la Villa. On invite enfants et adultes à écrire, dessiner, gribouiller l’intérieur de ces mots pour les disparu·es du Chili. On vous invite à laisser des traces au nom des effacé·es de l’histoire chilienne.

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DE 16 H À 18 H – « ZAMBA PARA NO MORIR » / « ZAMBA POUR NE PAS MOURIR » 

Proposition menée par le collectif La Bande.

Atelier de chant a cappella mené en français, chansons en espagnol

Dans le jardin à l’ombre d’un arbre, nous chanterons ensemble les mots révolutionnaires de Violeta Parra, Víctor Jara, Patricio Manns, Mercedes Sosa.

 À PARTIR DE 17 H
DANS LES SALONS DE LA VILLA GILLET

La librairie Le Bal des Ardents / Youpron, fanzines et sérigraphies. / Empanadas et restauration légère aux saveurs du Chili, proposée par Espaces Latinos en partenariat avec  « Cannelle et Piment ».

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DE 18 H 00 À 19 H 00 –  ¡PROVÓCAME!

« ARTE-LUGIO PREDILECTO PARA CREAR EN DICTADURA » / « PROVOQUE MOI ! DISPOSITIF ARTISTIQUE PRIVILÉGIÉ POUR CRÉER EN DICTATURE »

 Proposition menée par Nicole Mersey Ortega avec les comédiennes et comédiens du GEIQ théâtre compagnonnage et Manuela Guevara activiste LGBTQI+ chilienne.

Une invitation à un dialogue intergénérationnel, France-Chili. 

Dans les jardins de la Villa nous vous proposons une série de performances inspirées des performances et happenings des artistes les plus pointus de l’art chilien, qui ont su mettre en tension les conventions morales de la société conservatrice du Chili pendant la dictature, donnant des réponses éphémères et puissantes face à la terreur des événements. À partir de ces gestes politiques et poétiques, les jeunes comédiennes et comédiens du Geiq – Théâtre compagnonnage proposeront des actions performatives qui intégreront leurs propres révoltes. 

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DE 20 H À 20 H 30 – « PIEDRAS BLANCAS OU LES TORTIONNAIRES DU DICTATEUR »

Selon le juge Juan Guzmán Tapia qui mit le Général Augusto Pinochet Ugarte en examen, le roman de María Isabel Mordojovich, que l’auteure adapta au théâtre avec Mario Paul Ahues Blanchait, est une œuvre qui « se trouve parmi les plus exactes, pour sa ressemblance avec la réalité que j’ai pu apprécier lors de mes investigations judiciaires… Toutes les pensées, dialogues et faits narrés constituent une vérité gravée au fer dans l’inconscient collectif de milliers de Chiliens et d’étrangers qui furent durement torturés dans les caves des centres de détention et des geôles de Piedras Blancas », Tejas Verdes dans l’Histoire du Chili. Dans trois (sur ses dix) tableaux joués ce soir interviennent un entrepreneur, un tortionnaire, le juge qui l’interroge et le major responsable de la mise en œuvre de la doctrine de la sécurité nationale.

Réservation indispensable, jauge du petit théâtre limitée.

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 À PARTIR DE 20 H 30 ET JUSQU’À 23 H 00
« EL HORROROSO CHILE / LA POESÍA CONTRA PINOCHET » / « L’HORRIFIANT CHILI / LA POÉSIE CONTRE PINOCHET »

Sur l’esplanade de la Villa Gillet, ou dans le théâtre en cas de pluie.

Concert poésie et musique 

Ana Benito lit Silvia Cuevas, Jesús Sepulveda, Daniela Sol, Jorge Teillier, Omar Lara, Elvira Hernández, Mahfud Massis, Víctor Jara – en espagnol et en français. / Vladimir Delva lit Jose Maria Mermet, poète Mapuche. / Nicole Mersey Ortega lit Elvira Hernandez- en espagnol. / Gwenael Morin lit Raul Zurita- en français / Guy Naigeon lit Oscar Hahn et Pablo De Rokha – en français. / Rubí lit Pedro Lemebel – en français. / Claire Rengade lit Nicole Mersey Ortega – en français. 

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DE 23 H À MINUIT – « UN PEQUEÑO ACTO DE RESISTENCIA » / « UN PETIT ACTE DE RÉSISTANCE »

RITUEL FINAL 

Écoutons l’audio « un petit acte de résistance », deux témoignages sur la vie quotidienne des femmes dans de7s centres de tortures spécifiques, à la Villa Grimaldi. Traduit en français par Nicole Mersey Ortega (surtitres). Chantons la « Zamba para no morir », de Mercedes Sosa. Réalisons un rituel pour les morts, accompagnés par le poète et artiste haïtien Vladimir Delva. En quittant la villa, nous participerons à un « Velatón » où chacun et chacune est invité·e à allumer en silence une bougie pour les absent·es du Chili sur le chemin de retour à la maison.