Le président équatorien Guillermo Lasso proclame son innocence lors du procès en destitution

Le président équatorien a prononcé un discours devant le Congrès de son pays, alors qu’il fait l’objet d’une procédure de destitution pour détournement de fonds présumé, qui pourrait conduire à sa destitution.

Photo : El Comercio

L’impopulaire président équatorien, Guillermo Lasso, a proclamé mardi 16 mai 2023 son innocence « totale, évidente et incontestable » devant le Congrès, où la majorité d’opposition de gauche a l’intention de le mettre en accusation dans le cadre d’un procès en destitution pour corruption présumée. Dans un contexte de montée de la violence liée au trafic de drogue et de mécontentement populaire face au coût de la vie, ce pourrait être la fin du gouvernement de droite, et pour le principal bloc de gauche l’occasion de reprendre des forces, guidé par son leader : l’ancien président Rafael Correa (2007-2017).

« Il n’y a pas de preuves ni de témoignages pertinents. Au contraire, il n’y a que des informations qui prouvent mon innocence totale, évidente et indiscutable« , s’est défendu le président lors d’un discours d’une heure à la Chambre des députés de Quito.

Fugitif de la justice équatorienne, qui l’a condamné à huit ans de prison et à l’asile en Belgique, l’ancien président Correa n’a pas tardé à s’exprimer sur son compte Twitter : « Un président inepte, cupide, ignoble et malhonnête (…) Vous êtes une véritable fraude démocratique et morale« .

En présence de 109 de ses 137 membres, l’Assemblée nationale mono-camérale a entamé mardi le procès en destitution du président, au cours duquel les membres du Congrès ont présenté les arguments contre lui. Après s’être défendu et sans attendre de contre-réponse, le chef de l’État s’est retiré du Parlement, qui a ouvert le débat entre ses membres. Le vote n’est pas encore programmé, mais pourrait prendre du temps.

Au pouvoir depuis mai 2021, Guillermo Lasso est accusé de malversations présumées dans la gestion de la compagnie maritime publique Flota Petrolera Ecuatoriana (Flopec). Selon le Correísmo (49 sièges), le président a décidé de poursuivre un contrat signé avant son entrée en fonction, malgré des rapports indiquant qu’il était préjudiciable à l’État.

D’après DW