Frontières : les premières conclusions après la fin du Titre 42

Le Titre 42, mis en place par l’administration Trump a pris fin, dans la nuit du 11 au 12 mai 2023. Cette mesure, liée à la pandémie de Covid-19, permettait de renvoyer la plupart des migrants sans délai et pour raison sanitaire. Les autorités redoutaient un afflux d’exilés, qui n’a finalement pas eu lieu dans les proportions imaginées.

Photo : CNN America Central

Le Titre 42 a expiré. Nous pouvons déjà commencer à entrevoir les premières conclusions : la première – et peut-être la plus importante – est qu’il n’y a pas eu l’afflux de migrants que beaucoup attendaient dès le lendemain. Du moins, pas jusqu’à présent. Avant la fin de la politique, environ 10 000 personnes franchissaient chaque jour la frontière sud. Après la fin de la politique, ce nombre a chuté d’environ 50 %.

Il n’empêche que malgré la suspension du Titre 42, la nouvelle règle en matière d’asile permet aux autorités américaines d’interdire aux personnes de demander une protection aux États-Unis si elles n’ont pas d’abord déposé une demande dans les pays qu’elles ont traversés plus tôt au cours de leur voyage, ou si elles n’ont pas d’abord déposé une demande et obtenu un rendez-vous via une application d’immigration américaine connue sous le nom de « CBP One ».

Bien que le nouveau plan comprenne des exceptions et des possibilités d’appel, les groupes de défense des droits ont déclaré qu’il équivalait à une « interdiction d’asile ». Les personnes qui franchissent la frontière de manière irrégulière s’exposent désormais à des conséquences plus sévères à la frontière, notamment à une interdiction de réadmission pendant au moins cinq ans et à la possibilité de faire l’objet de poursuites pénales en cas de nouvelle tentative.

De son côté, Washington a déclaré qu’il autoriserait jusqu’à 30 000 personnes originaires du Nicaragua, Venezuela, Haïti et Cuba à entrer légalement aux États-Unis chaque mois, à condition qu’elles en fassent la demande à l’avance et qu’elles remplissent certains critères, notamment celui d’avoir un parrain et de ne pas franchir la frontière de manière irrégulière.

« Nous espérons que la diminution du nombre de rencontres à la frontière reflète à la fois l’appréciation des nouvelles conséquences qui sont en place pour l’entrée illégale à la frontière et les mesures d’application prises par nos partenaires étrangers », a déclaré durement Blas Nuñez-Neto, secrétaire adjoint à la sécurité intérieure chargé de la politique des frontières et de l’immigration, lors d’une réunion d’information lundi, tout en soulignant qu’il est trop tôt pour tirer des conclusions définitives, et soulignant donc le renforcement des politiques des pays voisins à leur frontière sud. Les États-Unis ont expulsé des milliers de personnes, dont plus de 2 400 vers le Mexique au cours des trois derniers jours, a indiqué M. Nuñez-Neto.

D’après agences