En Argentine les députés rejettent les veto de Javier Milei, sur le financement des universités

Des milliers de manifestants ont célébré à Buenos Aires un nouvel acte de rébellion des députés, qui ont rejeté mercredi 17 septembre des veto du président Javier Milei à des financements accrus pour l’université et la santé pédiatrique, avant un vote attendu du Sénat. Les députés ont rejeté à la majorité qualifiée le veto du président ultralibéral à deux lois portant sur une dotation accrue pour l’université publique afin de rattraper en partie l’inflation, l’autre concernant le plus grand hôpital pédiatrique du pays, Le Garrahan de Buenos Aires, jugé en situation d' »urgence pédiatrique ».

Élu en 2023, Javier Milei a mis en place un programme de réduction massive des dépenses publiques conformément à ses promesses, et a apposé sans surprise son veto à ces deux mesures le 10 septembre. Pour qu’il soit contraint de promulguer les textes, le rejet des veto doit encore être confirmé par le Sénat, là aussi à une majorité des deux tiers. Et les manifestants entendent maintenir la pression. Face à un imposant dispositif policier, des universitaires, des hospitaliers et, comme chaque mercredi, des retraités, rejoints par des syndicats et des mouvements de gauche radicale, se sont massés aux abords du Parlement, derrière des banderoles « Non au veto ! », « Défense de l’éducation », dans une des mobilisations les plus suivies des derniers mois.

Le président argentin a présenté dimanche le budget 2026 sans dévier de son cap d’austérité en vue d’un équilibre budgétaire qu’il estime « non négociable ». Sur fond de ralentissement de l’inflation, ramenée à 33 % sur douze mois contre 117 % fin 2024, le président a assuré que « le pire est passé » concernant l’austérité, tout en reconnaissant que beaucoup d’Argentins « n’ont pas ressenti dans leur réalité » la stabilisation économique. Dans le sillage de son revers électoral, il a promis pour 2026 des hausses supérieures à l’inflation sur les retraites, l’éducation et la santé, sévèrement définancés depuis le début de sa présidence.

Axel Kicillof, le gouverneur péroniste (centre gauche) de la province de Buenos Aires considéré comme grand vainqueur du scrutin du 7 septembre, et espoir de l’opposition en vue de la présidentielle de 2027, a salué mercredi sur les réseaux sociaux la mobilisation du « peuple (qui) s’est levé et a dit en masse à Javier Milei que les universités ne sont pas à vendre, les hôpitaux ne se définancent pas, les droits ne se négocient pas ».