Alain Liatard, membre de notre équipe de rédaction, est depuis notre fondation accrédité chaque année à suivre de près le festival de Cannes qui s’est ouvert ce mardi 13 mai avec le film Partir un jour d’Amélie Bonnin.
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Ce premier long métrage d’Amélie Bonnin a la particularité d’être musical et entrainant, avec une playlist pleine de tubes français, car il ne s’agit pas d’une comédie musicale à proprement parler, mais plutôt d’un film avec des séquences chantées. L’histoire suit Cécile qui s’apprête à réaliser son rêve, ouvrir son propre restaurant gastronomique. Elle doit rentrer dans le village de son enfance à la suite de l’infarctus de son père. Loin de l’agitation parisienne, elle recroise son amour de jeunesse. Ses souvenirs ressurgissent et ses certitudes vacillent… C’est la première fois qu’une cinéaste française fait l’ouverture du festival de Cannes. Le film est depuis ce mercredi dernier, partout en salle.
La cérémonie d’ouverture présentée par Laurent Lafitte a décerné une Palme d’Or d’honneur à Robert de Niro, remise par Leonardo Di Caprio, en présence du Jury présidé par Juliette Binoche. Di Caprio a dit que Robert de Niro n’est pas seulement un grand acteur, c’est l’acteur qui avec Martin Scorsese a raconté les histoires les plus légendaires du cinéma, des histoires sans compromis. Il a ajouté : dans mon pays, nous luttons d’arrache-pied pour défendre la démocratie, que nous considérons comme acquise, car les arts sont par essence démocratiques.
Quelques films ibériques ou latinos ont été rajouté à la sélection déjà annoncée : Sirat, d’Olivier Laxe, O secreto agente du Brésilien Kleber Mendonça Filho, Romeria de la Catalane Carla Simón, La misteriosa mirada del flamenco de Diego Céspedes et La Ola du Chilien Sebastian Lelio. Se rajoutent Un poète de Simón Mesa Soto et O Riso ea Faca du Portugais Pedro Pinho. Par ailleurs à l’ACID, deux films ont été sélectionnés : Drunken Noodless de Lucio Castro, et La couleuvre noire de Aurélien Vernhes-Lermusiaux. Ciudad sin sueño, film espagnol de Guillerlo Galeo sera présenté à la semaine de la Critique.
Le réalisateur mexicain Carlos Reygadas est au jury officiel présidé par Juliette Binoche, le comédien argentin Nahuel Pérez Biscayart est au jury d’un Certain Regard présidé par la britannique Molly Manning Walker, et le cinéaste espagnol Rodrigo Sorogoyen (le réalisateur d’As Bestas) sera président du jury de la Semaine de la Critique. Par ailleurs, plusieurs films seront présentés à Cannes Classics avec de nombreux invités : Amores Perros (Amours chiennes) d’Alejandro G. Iñárritu (2000, 2 h 34, Mexique), Para Vigo me voy (À Vigo je vais) de Lírio Ferreira et Karen Harley (2025, 1 h 39, Brésil) long-métrage documentaire sur Carlos Diegues, l’un des plus grands cinéastes brésiliens, récemment décédé. Dans ses dernières interviews, il évoque le cinéma, la politique, le Brésil et sa propre vie ; La Paga de Ciro Durán (1962, 1 h 02, Colombie-Venezuela), et Mas allá del olvido (Au-delà de l’oubli) de Hugo del Carril (1955, 1 h 34, Argentine). C’est la version restaurée de Barry Lindon de Stanley Kubrick qui clôturera la section.
Enfin le premier film latino présenté à Un Certain Regard, fut Le mystérieux regard du flamenco rose. Le réalisateur Diego Cespedes nous emmène au Nord du Chili, dans un village minier, au début des années 1980. Là, au milieu de nulle part, un cabaret réunit une communauté queer qui fait le show aux mineurs esseulés… À suivre le 24 mai jour du palmarès.
Alain LIATARD
Depuis Cannes
Site du festival : https://www.festival-cannes.com