La semaine du 26 août au 1 septembre

26 – BRÉSIL Il a été beaucoup écrit au sujet de la position d’intransigeance et de la confrontation de l’Eglise du Brésil contre les militaires qui ont organisé le coup d’Etat en 1964. La vérité, cependant, est que la hiérarchie catholique du Brésil a appuyé le coup d’Etat militaire, telle que racontée dans le livre Les évêques catholiques et la dictature militaire brésilienne: la vision de l’espionnage (1971-1980). L’œuvre, fondée sur la thèse de doctorat de l’historien Paulo Cesar Gomes Becerra, vient d’être publiée par les éditions Multifico et peut être appelée à soulever la controverse. C’était l’époque de la guerre froide et les évêques du Brésil ont partagé avec l’armée la même préoccupation que le pays pourrait tomber entre les mains des communistes, mais pour des raisons différentes: l’armée y voit le côté politique et l’Eglise le religieux, craignant l’imposition de l’athéisme communiste importé de l’Union soviétique.

26 – VENEZUELA – Le gouvernement vénézuélien a annoncé l’arrestation de deux membres supposés d’un groupe impliqué, selon Caracas, dans un projet d’assassinat du président Nicolas Maduro, inspiré par l’ex-président colombien Alvaro Uribe. Le 13 août, les autorités ont arrêté les Colombiens Victor Johan Guache Mosquera et Erick Leonardo Huertas Rios, membres d’un groupe de 10 personnes qui projetait d’assassiner le président vénézuélien, a annoncé à la presse le ministre de l’intérieur, Miguel Rodriguez.

26 – MEXIQUE – L’affaire a entraîné une tension constante durant trois mois entre les exigences des familles des 12 victimes pour obtenir des résultats dans l’enquête et l’erratique processus effectué par la justice mexicaine. Le Ministère public du District Fédéral de Mexico (DF) a informé que ces dernières semaines ont été arrêtés trois responsables directs de l’enlèvement de 12 jeunes dans une discothèque du centre de la capitale le 24 mai. Il a ajouté que, conformément à la déclaration des détenus, le mobile du crime était un règlement de comptes pour l’assassinat d’un détaillant de drogue. Il y a quelques jours, les procureurs fédéraux ont trouvé, dans une forêt près du DF, un charnier contenant les restes de 13 personnes et jusqu’à présent ont été identifiés les corps de10 des jeunes gens kidnappés.

26 – BRÉSIL – Le chef de la diplomatie brésilienne, Antonio Patriota, a quitté ses fonctions après la fuite vers le Brésil du sénateur d’opposition bolivien Roger Pinto, qui était réfugié à l’ambassade du Brésil à La Paz. Cette annonce a été faite à la suite d’une réunion lundi soir entre la présidente brésilienne et Antonio. Patriota. Elle intervient alors qu’un diplomate brésilien accrédité en Bolivie a reconnu avoir organisé la fuite de l’opposant bolivien qui était réfugié dans la représentation diplomatique brésilienne de La Paz depuis 455 jours, déclenchant la désapprobation de la Bolivie. Le diplomate a assuré avoir agi de son propre chef. A La Paz, le ministre des affaires étrangères, David Choquehuanca, a exprimé la « profonde préoccupation » de son pays face à cette « violation des mécanismes de coopération » des deux pays qui marque selon lui un « mauvais précédent. Le sénateur Pinto ne pouvait sortir du pays sans sauf-conduit sous aucun prétexte ».

 26 – ARGENTINE – La présidente argentine Cristina Kirchner a proposé un plan d’échange de dette pour les créanciers détenant les 7 % de titres non restructurés depuis la banqueroute du pays, il y a douze ans. Une annonce faisant suite à la décision rendue par la cour d’appel de New York : celle-ci ordonne au pays de rembourser 1,33 milliard de dollars (près d’un milliard d’euros) aux fonds spéculatifs américains NML Capital et Aurelius Capital Management. Une somme que Buenos Aires refuse de payer. En 2001, au bord de la faillite, l’Argentine entame alors de douloureuses négociations avec ses créanciers privés afin de restructurer sa dette. En 2005 et 2010, 93 % d’entre eux acceptent une décote de près de 70 % sur leurs titres. Seule résiste une poignée de fonds spéculatifs, surnommés « vautours », qui se lancent dans une guérilla judiciaire musclée afin de se voir rembourser la totalité de leurs créances. Déterminés à ne pas lâcher l’affaire, les « vautours assignent, en octobre 2012, l’Argentine devant la justice américaine qui leur donnera gain de cause. C’est cette décision que la cour d’appel de New York vient de confirmer.

27 – AMÉRIQUE LATINE – Onze films de l’Argentine, le Mexique, le Chili, le Brésil et l’Uruguay, dont certains sont coproduits avec les pays européens, sont en compétition dans la section Horizontes Latinos dans la 61ème édition du Festival International du Film de San Sébastian, qui se tiendra entre le 20 et le 28 septembre. Ils seront en compétition pour le Prix Horizontes, doté de € 35.000, dont 10.000 seront pour le directeur de l’œuvre gagnante et les 25.000 restants à son distributeur en Espagne.

27 – SALVADOR – Le colonel salvadorien Inocente Orlando Montano, ex vice-ministre de la Sécurité publique, a été condamné à 21 mois de prison aux États-Unis par un juge de la ville de Boston, où il était poursuivi pour fraude en matière d’immigration et parjure. Le procès a été marqué par un débat intense sur son rôle dans le meurtre de six prêtres jésuites, dont cinq d’origine espagnole, en novembre 1989 lors de la guerre civile au Salvador. Le colonel emprisonné fait face une demande d’extradition vers l’Espagne de la part de l’Audiencia Nacional, qui l’accuse du crime des jésuites. Inocente Orlando Montano a été jugé pour avoir menti aux autorités de l’immigration en entrant sur le territoire américain : il a nié avoir été militaire et a caché son rôle pendant la guerre civile. Les autres impliqués, sur qui pèsent des mandats d’arrêt internationaux d’Interpol, évitent soigneusement de quitter le Salvador, parce qu’ils jouissent d’une impunité grâce à une loi d’amnistie controversée qui les protège depuis 1993.

28 – COLOMBIE – Le président colombien, Juan Manuel Santos, s’est dit prêt à entamer des négociations de paix avec l’ELN (Armée de libération nationale), le deuxième plus important mouvement de guérilla du pays après les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). Dans un communiqué officiel, il salue la libération par l’ELN d’un otage canadien et déclare que « le gouvernement est prêt à en entamer le dialogue le plus vite possible ».

31 – MEXIQUE – Il y a 13 ans jour pour jour que Cuauhtemoc Cárdenas Solorzano [photo] (Mexico, 1934) a subi sa troisième défaite consécutive dans la course à la présidence du Mexique. Après des années à rester loin des projecteurs de la politique au Mexique, son nom revient brusquement dans les médias depuis quelques semaines. Le président, Enrique Peña Nieto, a présenté sa proposition de réforme de l’énergie – qui prévoit des changements dans la loi pour introduire des capitaux privés dans le géant pétrolier public mexicain, Pemex – avec le discours qu’il respectait « mot pour mot » la volonté de Lazaro Cardenas del Rio, référence de la gauche mexicaine qui avait en son temps  nationalisé le pétrole et père de Cuauhtemoc Cárdenas.

1 – MEXIQUE – Des manifestants ont défilé pour protester contre la réforme de l’éducation du gouvernement. Les abords de la Chambre des députés du Mexique, où durant la nuit a débattue l’approbation de la Loi sur la fonction professionnelle des enseignants, sont encerclés complètement par des véhicules blindés, des fourgons de police et des centaines de policiers armés. Des milliers de membres de l’Union nationale des travailleurs de l’éducation (CNTE, l’un des grands syndicats d’enseignants) ont progressé à partir du Monument de la Révolution pendant quatre heures, accusant le gouvernement d’Enrique Peña Nieto d’essayer de privatiser l’enseignement avec sa réforme de l’éducation.