Cannes 2020, en temps de pandémie, dévoile les cinquante-six films de sa sélection dont un brésilien

Le Festival de Cannes a lui aussi dû s’adapter au Covid-19, il n’y aura donc ni stars, ni belles robes sur le tapis rouge cette année. Ni les cris, ni les sifflets ou les bravos ne se feront entendre dans et devant le Palais des festivals ! Mais malgré ça, Cannes restera toujours la grande fête du cinéma et entend bien promouvoir les films de sa Sélection Officielle.

Photo : Presse Cannes

Le 3 juin dernier, lors de la conférence de presse présentant le nouveau visage de Cannes 2020, sans films sur la Croisette, Thierry Frémaux, le délégué général du festival, a précisé l’importance du choix des cinquante-six films de la sélection 2020. « Décider de livrer une sélection officielle est surtout la meilleure façon d’aider le cinéma, de mettre l’accent sur les films qui sortiront en salles dans les prochains mois. La réouverture des cinémas, après des mois de fermeture, est un enjeu crucial. Le festival de Cannes entend être présent pour accompagner ces films et en soutenir la carrière en France et à l’étranger, comme il entend redire l’importance des salles dans ce qui fait la valeur du Septième Art »

« Habituellement, le Festival présente près d’une soixantaine de films dans sa sélection officielle, en 2020, elle est composée de 56 films issus des 2067 longs métrages reçus cette année » Une augmentation par rapport aux éditions précédentes, notamment pour les premiers films. « Dans Sélection officielle 2020, le nombre de premiers longs métrages est de quinze (soit 26,7 % du total), contre dix en 2019 (17 %). Jamais autant de cinéastes débutants n’avaient figuré dans la seule Sélection officielle. C’est la preuve de la vitalité créatrice du cinéma, c’est aussi l’engagement que prend le Festival sur l’avenir. »  

Autre chiffre en augmentation : l’élargissement géographique constant de la provenance des films. En 2020, ils viennent de 147 pays, contre 138 en 2019. Signalons au passage qu’il n’y a qu’un seul film latino-américain dans cette sélection, Casa De Antiguidades du Brésilien Joao Paulo Miranda Maria, et un film espagnol de Fernando Trueba tourné en Colombie. Le nombre de femmes présentes dans la sélection est également en hausse avec seize réalisatrices contre quatorze en 2019. D’après Thierry Frémaux « Cette présence des réalisatrices est le fruit d’une évolution observée et annoncée depuis plusieurs années. Elle témoigne, en nombre et en valeur, de l’apport artistique et humain des femmes dans le cinéma contemporain, qu’elles soient réalisatrices ou techniciennes. »

L’élargissement de la sélection met également à l’honneur le cinéma français. « Le cru 2020, s’il fait la part belle aux pays habituellement bien représentés sur la Croisette (USA, Corée, Japon, Angleterre) et s’il accueille des territoires rares ou en introduit de nouveaux (Bulgarie, Géorgie, Congo), se distingue par une forte sélection française. Chaque année, Cannes présente entre dix et quinze films français. Nous sommes cette année allés jusqu’à vingt-un. La France montre ainsi l’exemple d’un cinéma pugnace, qui défend une vision du cinéma, produit ses propres films et met en valeur ceux des autres pays. »

Mais Cannes reste avant tout un festival international et Thierry Frémaux a par ailleurs souhaité « exprimer notre soutien aux cinéastes et aux producteurs du Mexique, grand pays du cinéma mondial et formidable pourvoyeur de films au Festival de Cannes qui, par la voix du Président du Jury 2019 Alejandro González Iñárritu, et celles d’Alfonso Cuarón et Guillermo del Toro, se battent pour que leur avenir ne soit pas définitivement obscurci. » De nombreux autres festivals à travers le monde ont émis le désir d’accueillir les films de la sélection cannoise. Traditionnellement, les films de la Sélection Officielle sont invités par les festivals qui lui succèdent comme Locarno, Telluride, Toronto, Deauville, San Sebastian, Pusan, Angoulême (pour le cinéma français), Morelia, New York, Lyon, Rome, Rio, Tokyo, Mumbai ou Mar del Plata et même Sundance en janvier prochain – ils le seront à nouveau, avec le soutien réaffirmé et actif de Cannes et de ses équipes.

Thierry Frémaux à également tenu à remercier celles et ceux qui œuvrent au festival, les équipes à Paris, à Cannes et les correspondants étrangers, le personnel, les intermittents et tous ceux qui à Cannes et partout autour organisent aussi ce festival et contribuent à son prestige. Mais également les institutions et les partenaires privés du festival. Enfin, il a tenu à rendre hommage aux disparus et en particulier à Michel Piccoli qui tint son dernier rôle en 2011 dans Habemus Papam de Nanni Moretti et termine sur ces mots :« L’année 2020 est celle du centenaire de Federico Fellini. Pendant douze jours, nous aurions tous ensemble repris ces trois mots du Maestro que Quentin Tarantino ne manque jamais de répéter de façon tonitruante et qui, plus que jamais, coulent dans nos veines de cinéphiles : Viva il cinema ! »

Alain LIATARD
D’après le service de presse de Cannes