Yamandu Orsi du Frente Popular ( gauche modéré ) est élu président de l’Uruguay depuis dimanche 24 novembre avec 49,8 % des voix face à Alvaro Delgado du Partido Nacional (centre droit ). Il succède à Alberto Lacalle Pou du partido nacional. Il prendra ses fonctions le 1er mars pour cinq ans.
Photo : Journal l’union
Le nouveau président remporte ainsi de peu les élections uruguayennes de 2024 avec un peu moins de 50 % des suffrages dans un pays de 3,4 millions d’habitants où le vote est obligatoire. M. Yamandu Orsi à notamment bénéficié de l’appui de l’ex-président et icône de la gauche révolutionnaire d’Uruguay José « Pepe » Mujica, lui aussi du Frente Amplio. Succédant à M. Alberto Lacalle Pou du Partido Nacional, qui ne peut pas cumuler un deuxième mandat selon la Constitution, Yamandu Orsi rassure l’autre moitié de la population en affirmant qu’il n’y aura pas de changement radical. Le président sortant, lui, assure une transition dans le calme pour le 1er Mars 2025, date à laquelle M. Orsi prendra ses fonctions pendant cinq ans.
« Je serai le président qui appellera encore et encore au dialogue national pour trouver les meilleures solutions, bien sûr en suivant notre vision, mais aussi en écoutant très attentivement ce que les autres nous disent », a promis le président élu, dont M. Mujica a vanté les talents de « négociateur ». Le nouveau président à ainsi communiqué les changements qu’il voulait mettre en place lors de son mandat parmi lesquels figurent une augmentation de la croissance du pays (3,2 % selon les projections du FMI pour 2024) en mettant l’accent sur l’activité industrielle, sur l’emploi des jeunes avec la création de 12 000 emplois pour les 18-25 ans et l’amélioration du transport public. De même, l’ancien professeur de 57 ans entend valoriser l’éducation publique en multipliant les bourses.
Par ailleurs, bien que le pays soit relativement plus calme que ses voisins latinos américains, l’insécurité lié au trafic de cocaine reste la préoccupation principale des habitants. En chiffres, le taux d’homicide à fait un bond à 37 % entre 2012 et 2022 en Uruguay. Le nouveau président prévoit alors la création de 2 000 postes dans la police et le déploiement de 20 000 caméras de surveillance. Cependant, le Frente Amplio n’a pas de majorité dans la chambre des députés. En effet, lors des élections législatives d’octobre 2024, le parti a remporté le Sénat mais pas la chambre des députés.
Les dirigeants voisins de l’Uruguay n’ont pas manqué de le féliciter comme Luiz Inacio Lula da Silva, président de gauche du Brésil, qui à écrit sur X : « Je tiens à féliciter (…) le président élu, Yamandu Orsi, le Frente Amplio et mon ami Pepe Mujica pour leur victoire aux élections d’aujourd’hui ». Le grand penseur uruguayen José Mujica à lui aussi commenté la victoire de Yamandu Orsi en rappelant la “crise de la démocratie”, selon ses mots, qui à lieu en Argentine avec Javier Milei et plus largement avec Donald Trump. « Je serai le président qui appellera encore et encore au dialogue national pour trouver les meilleures solutions, bien sûr en suivant notre vision, mais aussi en écoutant très attentivement ce que les autres nous disent », a promis le président élu, dont M. Mujica a vanté les talents de « négociateur ».
Lucas LEMOINE