« Primavera Latina » en mai et « Belles Latinas » et « Documental » en novembre, trois festivals annuels sur l’Amérique latine depuis 2002…

Dans un mois, du 16 au 18 mai, nous organisons le 9e Primavera Latina, notre festival d’idées et cultures dont le thème choisi pour cette année est autour de l’état de la démocratie en Amérique latine. À cette occasion nous éditerons un numéro double de notre revue trimestrielle distribuée par le réseau postal à nos abonnés et en novembre nous préparons le 23e Belles Latinas avec une douzaine d’écrivains déjà confirmés et le 17e Documental, une semaine de projections de documentaires récents sur réalités latino-américaines.

Photo : Espaces Latinos

L’Amérique latine avait été applaudie par le monde, il y a trente ans. Elle était alors de l’Argentine à l’Uruguay, en passant par le Brésil et le Salvador sortie d’une nuit dictatoriale. Cette page peut-elle être déchirée par une nouvelle fièvre anti-démocratique ? En dépit d’un recours universel aux élections, Argentine, Cuba, Équateur, Haïti, Nicaragua, Pérou, Salvador, Venezuela, des clignotants préoccupants alertent : montée de pouvoirs, élus et militarisés, manipulations des libertés, soit par les technologies de communication, soit par l’effacement des équilibres institutionnels et de la liberté de la presse, incapacité à créer une démocratie sociale, porteuse d’aventures populistes, de délinquances mafieuses et de migrations. S’agit-il d’accidents conjoncturels ou de l’annonce de désordres démocratiques durables ? La question mérite d’être posée et discutée.

L’actualité électorale et plus généralement politique de l’Amérique latine a imposé cette année un sujet, qui préoccupe de façon convergente. La démocratie, si difficilement rétablie à la fin du siècle dernier, serait-elle aujourd’hui à nouveau menacée en Amérique latine ? La question peut sembler incongrue. On n’a en effet jamais autant voté que ces derniers temps, d’Argentine au Venezuela, en passant par la Colombie, Cuba, l’Uruguay et bien d’autres. Pourtant les organisations dressant chaque année un état des lieux démocratiques, aboutissent à la même conclusion, exposée dans leurs derniers rapports.

Qu’il s’agisse de la Fondation Carolina en Espagne, de la Fondation allemande Bertelsmann, de CLACSO, – le Conseil latino-américain de sciences sociales -, de l’Economist en Angleterre, ou du Latino-baromètre chilien, le constat, fondé sur une analyse des conjonctures politiques, est celui d’une dégradation des démocraties latino-américaines.  C’est la raison pour laquelle il nous a semblé opportun d’essayer d’aller au-delà d’un simple état des lieux, pour tenter, modestement, – conscients de nos limites -, de comprendre les raisons d’une telle dégradation. À cet effet nous avons sélectionné, sans les hiérarchiser un certain nombre de facteurs pouvant avoir chacun, un rôle partiellement explicatif : l’économie et le déficit égalitaire, les tentations populistes, la montée en puissance de la délinquance organisée, le retour au premier plan des forces de l’ordre, le contrôle de l’information, les dérives de la justice, et enfin de réserver un espace particulier à un cas d’école, l’Argentine du président élu en 2023, Javier Milei.

Cette édition numérotée double sera distribuée la première quinzaine de mai par voie postale. Si vous voulez le recevoir et vous n’êtes pas encore abonné, nous vous conseillons de vous abonner très vite sur notre site web et éventuellement faire un don déductible de vos impôts. 40 euros pour un abonnement annuel pour quatre éditions. Pensez-ci.