« À Balles réelles » le dernier roman de l‘écrivain nicaraguayen Sergio Ramírez

Né au Nicaragua en 1942. Après des études en Allemagne, il abandonne sa carrière littéraire pour s’engager aux côtés de la révolution sandiniste et devient membre de l’Assemblée nationale, puis vice-président du premier gouvernement élu en 1984. Journaliste, essayiste, professeur d’université, il a publié de nombreux romans, dont Châtiment divin et Le Bal des masques.

Photo : Ed. Métailié

À Managua, l’inspecteur Dolores Morales, flanqué du fantôme sarcastique de son ami Lord Dixon, ne se reconnaît plus dans sa ville plantée d’arbres de vie gigantesques en métal de couleur et censés attirer l’énergie cosmique, comme le croit la femme du président. Les étudiants non plus ne sont pas d’accord quand on veut en placer dans tous les lycées et les universités, et ils le crient dans la rue. Tout dégénère et le pouvoir arme des milices. L’inspecteur remarque l’activité étrange du “Masque” qui signe des révélations étonnantes sur Twitter et, recherché par le chef des services secrets, il trouve refuge chez un curé hors norme.

Le président a construit son pouvoir sur les fakes news, tant il est vrai que, si on le répète suffisamment, un mensonge devient la réalité. Tout un groupe de gens, allant de l’ex-femme de ménage spécialiste des réseaux sociaux au clochard du Marché oriental en passant par le sacristain de l’église, vont s’unir dans une enquête surprenante.

Ce roman, qui s’avère être un reportage du réel mêlé au pouvoir de la fiction et à l’humour du désespoir, sera publié et vendu au Nicaragua jusqu’au moment où un cadre du gouvernement se rendra compte qu’il constitue un témoignage implacable sur le massacre de trois cents étudiants désarmés. L’auteur Sergio Ramírez a été condamné à l’exil et déchu de sa nationalité. Il réside en Espagne où il a reçu le Cervantes en 2018. Il est déjà pressenti pour participer en novembre 2024 à notre festival littéraire Belles Latinas.

D’après les Éd. Métailié

À Balles réelles (titre original : Tongolele no sabía bailar) de Sergio Ramírez, traduit de l’espagnol (Nicaragua) par Anne Proenza. 335 p., 23 euros.