La République-Dominicaine reçoit une aide de l’UE pour lutter contre les violences faites aux femmes

L’Union européenne (UE) a remis au gouvernement dominicain un don de un million d’euros qui vise à promouvoir et à mettre en œuvre une stratégie de prévention globale contre la violence et les inégalités fondées sur le genre, ainsi qu’à améliorer les services de prévention et de soins pour les femmes, les adolescentes et les filles.

Photo : Présidence de la Rép. Dominicaine

Ce programme intitulé C-PREV est un programme du gouvernement dominicain, financé par l’Union européenne et mis en œuvre par le ministère de la Femme. Il s’agit d’améliorer les cadres stratégiques, juridiques et institutionnels, ainsi que les services de prévention accessibles aux femmes et aux jeunes filles. Ce financement découle de la bonne réalisation des objectifs politiques fixés en 2022. La ministre de l’Économie, de la planification et du développement, Pável Isa Contreras, a expliqué que « ce programme vient soutenir un problème d’une grande sensibilité et d’un impact important pour la République dominicaine ; l’aide de l’Union européenne contribuera à renforcer les politiques de prévention de la violence fondée sur le genre et à améliorer l’attention immédiate portées aux victimes. »

L’ambassadrice de l’Union européenne en République dominicaine Katja Afheldt a souligné que cette aide budgétaire montre l’engagement du gouvernement dominicain dans la lutte contre la violence fondée sur le genre, notant que le ministère de la femme a rempli les objectifs du programme à 100 %. De son côté, la ministre de la Femme Mayra Jiménez, a déclaré que « le fait de disposer d’un programme tel que le C-PREV, doté d’un budget de cinq millions d’euros, est un excellent exemple de coopération qui répond aux priorités du pays et à un problème déclaré hautement prioritaire par notre président Luis Abinader, car il a un caractère multidimensionnel qui nécessite des réponses globales […] »

Malgré les apparents progrès du gouvernement en 2022, la République dominicaine est pourtant « en retard » en termes de droits et de protection des femmes, selon les militantes féministes. En effet, l’avortement y est toujours interdit fermement, bien que des groupes de défense des droits des femmes militent pour que le code pénal inclue l’avortement dans ses articles lorsque la vie de la mère est en danger, lorsque la grossesse est causée par un viol ou un inceste et lorsque le fœtus présente des malformations qui le rendent incompatible avec la vie. Les sénateurs ont ignoré ces demandes dans la dernière réforme des textes, ce qui a interpellé l’ONU. La République dominicaine est aussi l’un des pays d’Amérique latine avec les taux de féminicides et de grossesses chez les adolescentes parmi les plus élevés. En 2022, le nombre total de femmes assassinées par leur partenaire ou ex-partenaire était de 99, contre 80 en 2021.

D’après déclarations gouvernementales